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Un peu méchant un peu vilain juste un gamin sur le chemin #Kalei

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Un peu méchant un peu vilain juste un gamin sur le chemin #Kalei Vide
MessageSujet: Un peu méchant un peu vilain juste un gamin sur le chemin #Kalei Un peu méchant un peu vilain juste un gamin sur le chemin #Kalei EmptyJeu 8 Mar 2018 - 4:50



Break Them
Quand tu fais brûler l’oxygène.
Quand tu fais du bien dans la veine.
When the heat starts growing horns.
She's thunderstorms.

Ils appellent ça les affres de la guerre comme s'il s'agissait de la plus impropre des banalités. Rien de plus qu'une cruelle fatalité.
Alma avait toujours sût qu’elle était au-dessus des autres. Pour elle, c’était l’évidence même. Gâtée pourrie depuis sa première bouffée d‘air, l‘adolescente avait toujours eu ce qu‘elle désirait quand elle l'exigeait. Gosse de riche, élevée aux mœurs malsaines, la demoiselle avait connu les bas fonds de la vie adulte avant même de la vivre. Alma avait grandi dans les pires immondices qu’un couple sans amour puisse connaître. De son enfance, elle n'avait tiré un égocentrisme peu commun, le goût de l'argent, et s'était follement éprise d'elle-même et de sa sublime perfection. Egoïste jusqu’à la moelle, la jeune n’avait jamais réellement appréciée quelqu’un. Jamais. Pas même ses parents (du moins le certifiait-elle) envers qui elle voua des mois durant une rancœur féroce, qui s’atténuait en rancune moqueuse avec le temps.

— Vous êtes déjà présente? Il est encore tôt princesse.  

Alma ne prit pas la peine d'enregistrer la suite. Elle regarda le serviteur sans mot dire, appuyant son index contre ses lèvres en arquant un sourcil entendu. Elle tournait la tête vers Kalei à l'occasion et se demandait si la tranquillité de son souffle était miroir de paix ou un simple leurre, si il se perdait dans les flots de son mal être une fois les paupières clauses ou si ses tourments connaissaient enfin une brève interruption. Elle espérait que non. Cette douleur résiduelle, ces malheurs d'après guerre, devaient demeurer vestige faisandé sur la terre putréfiée du sang versé. Ce Kalei-là, tout embourbé dans sa gêne et de ses maladresses était à elle et devait lui revenir. Ses sarcasmes lui avaient manqués, même ces regards un rien agacé qu'il lui avaient auparavant dédié et qui ne reflétait que l'abject de sa propre contrariété. Car sa colère, Alma, elle l'avait dirigé contre la terre entière. Etendard de son ressentiment qui ne devait souffrir d'aucune restriction. Et puis, ça avait été comme soudain, dans la poitrine d'Alma, un coup contre ses lèvres. Son regard noyé dans le sien. Il y avait alors eut un instant de battement, un soupir dans le vide, une seconde qui se fige, puis tout recommençait. Mais le monde changeai. Il recouvrait cet aspect faussé, comme trompé, dénaturé. Comme si il refusait de lui laisser gagner du terrain. Comme s'il répugnait de la laisser retrouver la légitimité de ses colères rentrées. C'est qu'elle avait commencé à aimer beaucoup de chose chez Kalei. Ces traits d'esprits à peine adoucit par les courbes de ses sourires, ce joli culot, et la bienveillance qui se dessinait en filigrane sous l'ombrelle de son regard. L'insupportable devenait acceptable, pour l'un de ses regards. Elle le désirait même, s'il pouvait encore  lui sourire. Si une petite part de lui continuait à lui appartenir. Il était cruel Kalei, lorsqu'il la brûlait. Lorsqu'il la consumait à ces sourires trop beaux qui devenaient trop vite la source de tous ces maux. Et alors il la dominait, inaccessible, fort de son amour dérobé qu'il ne pourrait jamais lui recouvrer. Châtié de cette prétendu liberté que cette femme lui avait un jour arrachée. Est-ce qu'il la voyait un peu, Kalei? L'amour d'Alma. La bouche d'Alma, qui déjà se languissait de toi.


— Lorsque tu m'as dis que tu reviendrai, j'aurai peut être mieux fait de préciser "parfaitement fonctionnel".

Alma écoutait d'une oreille distraite le souffle tranquille. Il y avait cette irrévérence dans ses propos, il semblait alors que les phrases sortaient de sa bouche comme des grêlons s'abattaient sur votre cou. Elle contemplait les paupières clauses tandis que ses doigts contournaient les traces violacés, touchant la chaire pale là où les coups l'avaient épargnés. Puis enfin, sa jolie cacophonie s'estompa. Elle le regarda, tendre, attentive aux premiers signes de son inconfort, prévenante. Des étrangetés qu'elle peinait à expliquer.

— Ou alors que je te verrai aussi souvent dormir. Mais c'est inquiétant, quand tu t'endors tu sais. C'est comme si tu n'allais jamais te réveillé.

Comme si l'autre allait finir par le lui arracher. Est ce qu'il se laisserait emporter? Alma, elle eut un demi sourire aux lèvres, un de ceux qui n'éclairait jamais ses pupilles couleur ciel. Le bleu printanier de son regard semblait avoir céder le pas à la grisaille automnale, couleur chagrine qui s'accordait à l'inconstance de Flamerin.

— Tu me diras au moins comme ça, tu ne peux plus rien faire de stupide.

Au fond, elle s'inquiétait. Avec un soupçon de franchise. Pourquoi elle se tenait là, blottit dans ce fauteuil qu'elle avait investit depuis le retour du fils honnie. Pourquoi ses lèvres vinrent effleurer sa  tempe. Elle ne savait pas Alma. Ou ne voulait pas savoir.
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