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we're all whores selling different parts of ourselves

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we're all whores selling different parts of ourselves Vide
MessageSujet: we're all whores selling different parts of ourselves we're all whores selling different parts of ourselves EmptyJeu 18 Jan 2018 - 23:34


Heathcliff n'a pas sa place ici. A priori, sa place est partout où les vices sont susceptibles d'être provoqués et attisés, et si le malintentionné en possède de nombreux lui-même, il n'a cependant pas celui de la luxure. Sa cruauté a toujours eu le goût de plus de subtilité que ce que des à-coups féroces dans une putain peuvent procurer, et ce n'est donc pas un éclat de désir que les corps à peine voilés des pécheresses font naître dans l'œil du démon, lorsque celui-ci les regarde sans leur accorder son attention, et qu'il continue son chemin jusqu'à la chambre que quelques yuan ont suffit à payer. Pourquoi avoir déboursé pour s'offrir l'intimité d'ébats dont il n'a pas le péché ? Mais il y a désormais plus à tirer de ce bordel que les seules affres voluptueuses et sordides que sont celles du péché de la chair.
Le revenant a pu chercher et s'enquérir de l'ingénue de maintes fois sans parvenir à obtenir une idée, même vague, de sa localisation. Et si le vil se plaît si souvent à penser au pire dont ses babines se délectent avec avidité, pour autant il n'a pas eu l'idée spontanée de se rendre dans un lieu de tel débauche pour retrouver la personnification même de l'innocence. Évidemment, la pauvre âme n'a pu que s'égarer et non trouver sa juste place pour jouir d'une dépravation qu'elle n'a pas, il le sait déjà. Non pas que le ressuscité a pu s'alarmer aussitôt de la nouvelle de sa condition – ou plutôt de sa régression – alors que, pour ça, il faudrait qu'il lui porte quelque bienveillance, et il n'en a pas pour qui que ce soit. Mais pourtant il est là, aujourd'hui, il a mis un pied dans ce trou qu'il aurait pu tout aussi bien ne jamais être amené à fréquenter de sa vie, quand bien même c'est son propre neveu qui tient cet établissement. Il est là, il est venu, pour elle seulement. Le diable n'a pas pour autant eu à laisser son armure de preux chevalier à l'entrée du bordel, lorsqu'il ne connaît pas de telles intentions charitables et désintéressées, il ne faudrait pas s'y méprendre. Alors s'il répond présent aujourd'hui et précipite des retrouvailles que l'innocente ne saurait soupçonner, ce n'est que sous le joug de cette obsession irrépressible qu'il voue à la jeune candide. Qui saurait dire dès lors que ce qu'il nourrit pour celle-ci est moins malsain que ce que peut avoir en tête le plus sordide de ses clients ?
Heathcliff a pu bien malgré lui renouer d'une addiction tourmentée, qu'il n'avait plus connu depuis la disparition en couches de sa première femme, auprès de la sœur de la défunte. Le chagrin gangréné par la colère avait alors poussé le veuf à s'abandonner à mille maux et à toute la noirceur qui ronge son être, avant que l'amnésie ne vienne l'apaiser et faire disparaître ses tourments. Et puis cette mémoire lui est revenue lorsqu'un nouvel enfantement a viré au drame, et ce n'est qu'avec les souvenirs du visage de sa regrettée Cassandre et les réminiscences de leur passion tempétueuse qu'il n'a pu que se troubler de l'apparition d'une sœur qui n'a semblé avoir grandi que pour accroitre davantage sa ressemblance physique avec la disparue. Comment l'homme aurait pu se soustraire au fantôme qui revenait enfin le retrouver après des années à avoir erré sans sa moitié la plus cruelle ? C'est qu'il l'a attendu, Cassandre, il a désiré plus que tout son retour d'entre les morts, même si c'était pour que son fantôme le hante et le tourmente de sa lueur vengeresse. Est-ce dès lors vraiment Bianca qu'il est venu retrouver au milieu de cette débauche luxurieuse ? N'est-ce pas plutôt sa précieuse Cassandre qu'il espère apercevoir au détour de ces traits familiers, quitte à s'y méprendre volontiers ?
Le Kimora sait en tout cas ce qu'il ne trouvera pas dans les affres perverties de ce trou à putains – ou en l'occurrence, ce qu'il ne trouverait pas auprès d'elle. Car si le revenant voudrait s'y tromper et voir en cette sœur la résurrection de la défunte, il a encore la conscience malgré tout que, si son physique est trompeur, Bianca n'a pour autant davantage de ressemblance avec la disparue lorsque sa douce innocence n'aurait pu permettre l'ampleur d'une telle méprise.
S'apprête-t-il dès lors à faire face à une fleur fanée ? Comment l'ingénue a-t-elle survécu aux assauts des plus bas instincts de la capitale sur sa candeur ? Heathcliff ne doute pas que l'enfant a dû être réclamé, quand la beauté ne l'a pas épargné non plus. Et aujourd'hui, il s'ajoute à sa longue liste de clients, alors qu'il pénètre dans la chambre encore désertée qu'il a payé pour elle et lui. Aussitôt, son odorat est assailli plus encore par les effluves d'une pièce de laquelle transpire le sexe de toutes parts. Le démon préfère cependant s'adosser confortablement à une chaise esseulée à l'écart plutôt que de s'aventurer sur le lit, mais il ne prend pas moins ses aises en croisant ses jambes et ses doigts les uns sur les autres, en l'attente de la venue de la voluptueuse créature qui lui a été promise en échange de son argent. Et lorsque celle-ci s'embarrasse à son tour de repousser et franchir la porte de cette chambre qui a dû être le témoin impuissant de sa soumission physique de maintes fois, le mort s'accorde le temps de darder son attention silencieuse de bas en haut sur sa personne, avant de lui apporter, face à son inertie, la preuve que le revenant, en plus d'être visible, est aussi audible d'une voix dénuée d'une quelconque commisération.
- Alors, c'est donc là tout ce que tu as à offrir pour séduire et envoûter les plus bas instincts de tes clients ? Tes seuls talents tiennent à ta présence pantoise ? Ou est-ce plutôt que les morts n'ont pas le droit à tes charmes ?
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we're all whores selling different parts of ourselves Vide
MessageSujet: Re: we're all whores selling different parts of ourselves we're all whores selling different parts of ourselves EmptyDim 21 Jan 2018 - 21:02

La brosse dans les cheveux, les yeux perdus face au miroir qui te renvoyais encore et toujours la même image. Celle que tu ne supportais pas de voir, celle dont tu avais profondément honte. Celle du désespoir et de l’échec. Celle d’une prostituée. Tu soupirais, et baissais les yeux sur ta tenue. Tu ne portais qu’un peignoir, et c’était de loin la tenue la plus habillée que tu possédais, du moins pour travailler. Travailler, ce n’est pas un mot que tu aimais employer, pas pour le métier que tu pratiquais, du moins. Tu gagnais de l’argent, pas mal d’argent selon les clients dont tu assouvissais les besoins. Tu te lèvais, après avoir posé ta brosse sur le lavabo, et tu te dirigeais vers ton armoire, d’où tu sortais des sous-vêtements, trop sexys, qui ne te ressemblaient pas du tout. Et tu les enfilais, lentement, frissonnant au contact de l’air frais sur ta peau nue, complètement nue. L’air qui s’engouffrait par le dessous des portes, et qui hérissais ton épiderme. Tu n’avais pas compté tes clients, aujourd’hui. Tu avais arrêté de jouer à ça, parce que ça ne faisait qu’empirer la honte que tu ressentais. Celui dont on venait de t’annoncer l’arrivée devait être le cinquième ou le sixième, et pour toi, c’était une journée relativement calme. Tu tremblais en franchissant la porte qui séparait ta salle de bain de la chambre des plaisirs, tu tremblais à chaque fois que tu découvrais l’identité de ton client, de peur de tomber sur quelqu’un que tu connaissais bien. La pénombre éclairait la chambre, d’une douce lumière orangée, alors que tu refermais la porte derrière toi, soupirant une dernière fois pour ton concentrer. Tu avançais, très peu vêtue, tu avais froid. Mais ce n’était rien face à ce que tu ressentis lorsque tu découvres ton client. Pendant quelques secondes, tu peinais à y croire. Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être lui. Heathcliff. Tu te figeais, glacée par la vision qu’il t’offrait. Heathcliff est mort, te criais ton cerveau. Tu essayais de t’en persuader, alors qu’il se mettait à parler, à débiter quelques mots que tu ne comprenais même pas. Tu décelais les mots talents et morts et tu avais l’impression de ne plus pouvoir respirer. Il ne pouvait pas être là. Il était mort. Et le mort te parlait, et le mort s’approchait. Tu avais un infime mouvement de recul, et tu plantais tes iris dans les siennes. Toujours aussi grises, toujours aussi froides. Tu déglutissais et tu murmurais quelques mots que tu ne comprenais pas toi-même. Puis tu te reprenais et tu descendais tes yeux sur le reste de son visage, sa bouche fine, ses joues creuses. Ton cerveau te hurlais de réagir mais tu ne savais que dire. Finalement, ce sont quelques murmures qui passaient la barrière de tes lèvres. « Tu étais où ? » Des mots qui te surprennaient toi-même. Comme si tu avais toujours su, au fond de toi, qu’il n’avait jamais été vraiment mort, qu’il était toujours là, quelque part. Tu aurais pu lui demander ce qu’il faisait là, dans ce bordel, dans ce boudoir, mais tu avais déjà la réponse. Il était venu pour toi. Et à cette pensée, un long frisson parcourait ta colonne vertébrale. Pour toi. Et il n’était surement pas venu te sortir de cet endroit. Comme figée dans le temps et l’espace, ton corps ne te répondait plus vraiment, et lorsque tu compris que tu étais bel et bien nue, ou presque, face à ton ex beau-frère, tu t’avançais vers le lit, passant juste à côté de lui, le frôlant, et tu enfilais ton peignoir en satin, comme pour te protéger. De son regard, que tu savais bien trop aiguisé lorsqu’il s’agissait de toi, parce que tu étais comme elle. Cassandre. Le fantôme de ta soeur semblait toujours planer dans les pupilles du revenant, alors que son regard parcourait ton corps et que tu croisais les bras sur ta poitrine, gênée, et encore chamboulée par l’apparition face à toi. Tu savais que ta ressemblance avec ta défunte aînée était de plus en plus frappante, peut-être plus frappante aujourd’hui que deux ans auparavant, la dernière fois qu’Heathcliff avait posé ses yeux sur toi. Avant que tu ne le crois mort. Et cette ressemblance, elle était malsaine, pour toi, et pour lui. Pour toi, car tu voulais tout sauf ressembler à une morte, et pour lui car tu avais peur qu’il fasse un transfert et qu’il voit en toi ce que Cassandre était, alors que tu n’es pas du tout comme elle. Alors qu’elle était cruelle, égoïste, toi tu étais tout le contraire. Et s’il voulait retrouver sa Cassandre, ce n’était pas en toi que ça allait se passer. Mais tu ne pouvais nier que tu étais quand même heureuse de le revoir, heureuse qu’il ne soit pas mort. Hector aussi le croyait mort, son fils, ton neveu. Ils n’ont jamais été proches, tu as toujours tout fait pour qu’Hector soit quelqu’un de bien, mais tu savais que le fait de savoir son père mort l’avait tout de même affecté. Et il était là. Et tu restais silencieuse, le laissant te jauger alors que tes yeux parcouraient ses vêtements, et ses mains. Ses mains auxquelles il manquait plusieurs phalanges. Et tu comprenais que ces deux dernières années avaient finalement été pires que la mort. Tu t’approchais de lui, jusqu’à presque le frôler et tu plongeais tes iris bleutées dans les siennes. « Pourquoi tu es venu jusqu’ici ? Pour me voir comme ça ? » Peut-être que ça lui faisait plaisir, finalement, de te voir comme ça. Dans cette tenue, dans ce trou à rat. Tu passais par tous les sentiments possibles et inimaginables, tu avais été surprise d’abord, puis peinée, et là tu avais l’impression d’être en colère. Comme si sa mort qui n’en était pas une avait donnée le top départ de ta descente aux enfers.


Dernière édition par Bianca Delenikas le Lun 29 Jan 2018 - 13:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: we're all whores selling different parts of ourselves we're all whores selling different parts of ourselves EmptyMer 24 Jan 2018 - 23:46


Qu'est-ce qui l'a guidé jusqu'ici aujourd'hui ? Le revenant n'en a à présent plus que jamais pour la cruauté qu'il pourrait infliger, et ainsi donc que pour le chaos semé sur son passage. C'est cet appétit-là, vorace, qui lui fait tracer son chemin, alors de quels maux pense-t-il pouvoir creuser la tombe en conduisant sa carcasse malintentionnée jusqu'aux bas fonds de ce trou à rat ? En vérité, ce n'est pas cette faim-là qui l'anime et lui donne vie présentement, si bien que le vil n'a en effet été guidé jusqu'ici par aucune intention néfaste. Ce n'est pas, pour autant, parce que sa venue ne cache pas de sombres desseins, qu'il ne pourra pas malgré tout improviser quelques horreurs, puisque là est sa seule vraie nature d'être. Mais cela reste un tout autre élan – tout aussi néfaste certes, et ainsi donc salvateur – qui l'amène à cet instant dans l'antre de la luxure.
Cassandre, sa terrible Cassandre... les billes dans ses orbites dévorent toujours le délice de sa vue, quand elle le regarde encore avec circonspection. L'une est défunte depuis vingt ans déjà, l'autre était passé pour mort ces deux dernières années, alors qui hante qui désormais ? Qui est le spectre, qui est le persécuté ? Bianca n'a de toute évidence pas son mot à dire dans ces retrouvailles qui transcendent les plans physique et astral pour que deux amants renouent avec le souvenir de leurs vices l'un face à l'autre. Ce fut autrefois celui de la cruauté qui les liait irrévocablement tous deux, mais dorénavant la voluptueuse semble s'être aussi éprise de celui de la luxure. Est-ce donc la défunte qui tire, d'outre-tombe, les ficelles de la sœur survivante pour mieux la jeter en pâtures aux mains les plus avilissantes de la capitale ? Cette pensée habite un instant le coin de ses lèvres d'un rictus ravit de reconnaître là l'œuvre de son épouse passée, et c'est ensuite un ricanement bref, toute en retenue, qui vient tenir compagnie à l'arc de sa bouche lorsque les murmures de l'ingénue à nu se font entendre. Et quand, bientôt, il lui répond, il le fait toujours confortablement installé dans son siège et sa posture, alors qu'à l'inverse la prostituée ne semble pas savoir où se mettre – voire même, où cacher sa nudité.
- Où penses-tu donc que j'étais ? Sa voix emplit la pièce de rhétorique, ni revêche, ni sentencieuse, et il laisse le soin au silence de répondre quand il darde toujours ses yeux inquisiteurs sur sa personne. Combien de misérables ont pu se ravir l'œil de sa beauté à nu avant de la profaner par l'ardeur de leurs assauts ? Lui ne se délecte pas de ce que ces tissus laissent volontairement deviner, tout comme il n'a pas la prévenance de détourner son attention implacable. C'est à peine si le démon s'en formalise seulement : nue, habillée, quelle importance ? Elle reste son obsession personnifiée, qu'elle le veuille ou non. Lui-même n'a de toute évidence pas son mot à dire sur ce que le fantôme d'un autre temps lui évoque, alors pourquoi l'aurait-elle elle ? Elle, elle s'octroie cependant l'initiative de se recouvrir d'une infime dignité en enfilant un vulgaire peignoir, mais est-ce que seulement des bouts de tissus peuvent empêcher ces deux yeux de la voir comme il le veut ? En parallèle de ces pensées, le vil ne manque pas en tout cas de se faire à nouveau audible. J'étais parti me réchauffer à Firekiro, las du souffle glacial de nos terres. Le malicieux ne se fend pas d'un sombre rire une nouvelle fois, quand pourtant seul son esprit a les connaissances suffisantes pour permettre la compréhension de la dérision de sa réponse. Comment la candide pourrait soupçonner que ce n'est pas que du vent que ses mots lui adressent, et qu'il y a du sens à en retirer ? Que c'est davantage un euphémisme qui s'échappe de ses lèvres, lorsqu'il se trouvait effectivement dans la nation du feu, mais qu'au lieu d'agréablement se réchauffer, des parts de lui ont plutôt fondu sous les flammes tortionnaires de Flamaerin ?
Où était-il donc ? Peut-être était-ce l'enfer dès lors qui a pu lui tenir chaud, mais las là aussi de cet extrême, le voici de retour sur ses terres natales, libéré de ses chaines et du joug de son bourreau. Seulement doit-il vraiment embarrasser l'esprit sa douce amie de ces nuances-là ? Il ne croit pas non, alors qu'entre temps celle-ci a l'audace de l'approcher aussi près qu'elle le peut sans pour autant le toucher, et voici dorénavant le mort bien curieux de ce que l'innocente peut avoir à lui dire pour ressentir le besoin de provoquer une telle proximité au passage. A son tour, il abandonne ainsi définitivement la vue de son corps pour mieux pénétrer son regard.
- "Comme ça" ? C'est-à-dire, comment ? Comme une putain ? C'est ce que tu es maintenant, non ? Le maître met des mots sur les sous-entendus, mais il ne jubile pas pour autant face à sa condition, lorsqu'il est davantage curieux de ses mésaventures – à défaut d'en éprouver une quelconque pitié. Pourquoi penses-tu que les hommes viennent dans ce trou ? Seulement si Heathcliff est un homme, il n'est pas de ces hommes-là : s'il veut étreindre entre ses griffes la beauté pour mieux la ravager, il a toujours eu le goût de la violence des mots pour mieux saborder de l'intérieur, plutôt que celui d'un simple et médiocre déchainement physique sur une enveloppe corporelle. Le mutilé connaît désormais mieux que personne les maux de la torture physique après deux années dans l'obscurité sanglante de sa geôle, et il sait alors intimement ô combien il peut être aisé de s'affranchir de la douleur physique, lorsque c'est l'esprit qui est l'essence même de la force d'un être. Ne t'en es-tu pas fait une petite idée depuis... combien de temps es-tu là déjà ? Sa verbale se fait offensive alors qu'il parle beaucoup trop pour un mort, et tranche ainsi avec la passivité de son corps quand il n'esquisse pas un seul geste pour entrer en contact avec la prostituée dont il a pourtant grassement payé les services. Je suis venu pour te voir, oui. Toi, et tes charmes insoupçonnés. Toi, et ta vertu profanée. Mais je vois que, si je n'ai pas su deviner ta nouvelle vie dans le péché, la nouvelle de ma résurrection, elle, ne t'atteint pas. Comme s'il en a cure, de ses émotions face à son retour. Quelle différence cela ferait, que son fantôme ne veuille en réalité pas de lui ? Quand lui veut qu'elle le hante, si bien qu'elle est dès lors condamnée à ne plus jamais le quitter.
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MessageSujet: Re: we're all whores selling different parts of ourselves we're all whores selling different parts of ourselves EmptyJeu 25 Jan 2018 - 17:49

« Où penses-tu donc que j'étais ? » Une question à laquelle tu ne répondais pas, une question qu’il posait alors qu’il savait parfaitement que tu n’en avais aucune idée. Tu avais du mal à supporter son regard gris sur ta personne, alors tu reculais légèrement, de façon infime, juste histoire de te sentir un peu plus à l’aise, si tant était que ça fut possible. Avec lui, ça n’avait jamais été simple. Tu avais détesté son existence, à une période de ta vie. Celui qui avait tiré ton aînée plus bas encore qu’elle n’était descendue, celui que tu avais tenu responsable de ce que ta soeur était, alors que c’était peut-être les rôles inverses. Peut-être que c’était elle, la source du mal. Peut-être. Il poursuivait sa réponse, évasif, évoquant Firekiro, ces plaines lointaines de Flamaerin, ces plaines que tu ne connaissais que par ce qu’on t’en avait dit. Tu acquiesçais, n’allant pas plus loin, tu découvrirais bien assez vite ce qui lui était arrivé, car maintenant qu’il était là tu savais parfaitement que vos destins resteraient liés pour longtemps. Pour l’éternité peut-être. Heathcliff plantait ses yeux dans les tiens alors que tu lui demandais ce qu’il faisait là, et sa réponse te faisait pâlir. Tu avais perdu l’habitude de ce ton cinglant, trop froid, trop franc. Tu baissais les yeux, alors qu’un fin sourire apparaissait sur tes lèvres. « Une putain… comme Cassandre tu veux dire ? » Tu le provoquais clairement, parce que c’était ce qu’il provoquait chez toi, et le fait de rappeler le souvenir de Cassandre par ce terme, c’était une provocation pure et simple. Cassandre n’avait jamais été une putain comme tu l’étais actuellement, non elle l’avait été dans un tout autre sens. Une personne cruelle, qui t’avais fait souffrir. Tu levais un sourcil, légèrement, comme pour interroger le jeune homme. Tu savais qu’il comprenait, c’était fascinant entre vous, cette facilité à vous comprendre. Surtout lui, qui devinait tout de toi, sans cesse. La preuve en était qu’il t’avait retrouvé, alors que tu le croyais mort depuis deux ans. Tes yeux glissaient sur ses doigts mutilés, alors qu’il te demandait ce que venaient faire les hommes ici, au boudoir. Tu ricanais, lui aussi te provoquait. « Depuis combien de temps je suis là ? Tu demanderas à Ace, il doit parfaitement s’en souvenir. » Ce bordel, c’était sa propriété, à Ace. C’était à cause de lui que tu étais là. Il avait su sentir la détresse dans ton regard et la naïveté dont tu as toujours fait preuve. Le regard planté dans celui d’Heathcliff, tu finissais par prendre tes distances, te dirigeant vers ton lit alors qu’il expliquait qu’il était effectivement là pour toi, et que sa résurrection ne semblait pas t’atteindre. « Parce que ça changerait quelque chose pour toi que je m’en soucis ou non ? Je te connais Heath, tu t’en fous. Comme tu t’en es toujours foutu. » Tu soupirais et tu croisais les jambes, t’installant un peu plus confortablement pour faire face au fantôme. Fantôme qui l’était de moins en moins, fantôme qui parlait trop pour un mort. Au moins, tu savais que ce n’était pas une hallucination. Heathcliff était bel et bien là, revenue d’entre les morts après deux années, deux longues années. Sa mort t’avait attristée. Peut-être même qu’elle t’avait dévastée, à l’époque. Cette époque où votre rapprochement s’était fait sentir, dangereux, et impuissante, tu t’étais laissée guider. Comme toujours. Mais le fait que sa mort t’ait touché, ça tu le garderais pour toi, il était hors de question pour toi de flatter ne serait-ce qu’un tout petit peu, son égo. « Dire que ton retour me réjouit serait un mensonge. Mais je suis soulagée que tu ailles bien, à peu près. » Tu désignais d’un coup de menton les phalanges découpées, tu étais sincère et ça aussi tu savais qu’il le comprenait. Mais peut-être que son retour te chamboulait bien plus que tu ne le laissais paraitre, tu ne le savais pas toi-même. Heathcliff avait toujours eu le don de te faire perdre tes moyens. Tu ne le montrais pas, tu avais pris l’habitude de dissimuler tous tes sentiments, dans cet endroit, et ça ne changeait pas même si il s’agissait de lui face à toi. Il n’avait pas bougé du fauteuil, n’avait pas bougé d’un iota ni ses mains, ni rien d’autre. Rien n’avait changé. Deux ans s’étaient écoulés, tu avais eu le temps de te marier à ton meilleur ami, tu avais eu le temps de le perdre, tu avais vécu beaucoup de choses, lui aussi, certainement. Et vous étiez là, comme si ces deux ans n’avaient jamais existés. Lui, avec quelques phalanges en moins et des cicatrices en plus, toi, perdue. Avec des cicatrices aussi, mais de celles qui sont invisibles. « Sors moi d’ici Heath. » Tu posais tes yeux sur lui, pour aller chercher ses pupilles translucides, alors que les tiennes se faisaient presque implorantes. Peu importait le reste, peu importait ce qu’il avait fait pendant deux ans, où ce qui t’était arrivée. Tu voulais sortir d’ici, retrouver une vie normale. Tu te relevais brusquement et tu t’agenouillais face à lui, posant tes mains sur tes cuisses. « Sors moi d’ici, s’il te plait. » Tu l’implorais désormais, le visage fatigué. Tu étais fatiguée. Le revoir t’avait fatiguée, ta vie te fatiguait. Peu importe si il voulait repartir après ça, si il ne voulait plus te voir, ou si au contraire il voulait rester dans ta vie, tu voulais simplement qu’il te sorte d’ici avant. Il était le seul qui pouvait t’aider. « Je sais où est Hector. Je peux t’y emmener. » Hector, son fils, ton neveu. Celui qui pouvait faire pencher la balance du bon côté. Hector avait longtemps vécu avec tes parents, mais il vivait ailleurs depuis un peu plus d’un an. Tu n’avais pas eu envie de parler d’Hector, tu voulais le préserver de son père mais tu savais qu’Heathcliff tenait à lui ne serait-ce qu’un tout petit peu, et qu’il voulait sa sécurité.
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