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déluge. (one shot)

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déluge. (one shot) Vide
MessageSujet: déluge. (one shot) déluge. (one shot) EmptyMar 23 Jan 2018 - 19:49

between the line of fear and blame,
you begin to wonder, where did you go wrong.

Elle pose ses yeux sur la couronne, le regard figé comme si elle était pétrifiée. Elle baisse les yeux, le cœur en morceau. Elle sent son myocarde se serrer, elle sent son cœur manquer de lâcher. Pression immense qu'elle ressent, et qui vient s'intensifier. Elle défaillit la déesse, et le cœur bien trop lourd, elle tombe à genoux sur le sol. Ses doigts se posent délicatement sur l'acier de la couronne, et le palpitant s'embrase à nouveau, tumultes qui viennent lui nouer des nœuds dans l'estomac. Elle déglutit, échappe un sanglot qu'elle tente pourtant de refréner. Elle est abattue, réduite à un rien. Elle inspire profondément, avant qu'elle ne puisse plus les retenir. Les perles de ses tourments qui viennent comme des comètes tomber de ses paupières, pour venir rouler sur ses joues. Elle a envie d'être forte Diana, elle a envie d'être fière. Mais elle n'en est plus capable, elle n'est plus capable de continuer comme elle le fait. Parce que même si la vie est injuste avec elle, même si elle aspire peut-être à de trop grandes choses, elle se doit d'être juste avec le peu de gens qui la suivent. Parce qu'ils comptent. Parce qu'elle a fait ça pour eux et pour tout ceux qu'elle considère comme son peuple.

Elle déglutit à nouveau, et un second sanglot s'absorbe dans l'atmosphère, vient déchirer le silence de la pièce. Elle est en détresse, mais elle n'ose pas encore l'admettre. Pas après tout ce qu'elle a traversé. Pas après Aymeric, pas après Atalante, pas après tout ceux qui ont un jour pu compter. Elle a tout perdu Diana, les siens, son titre. Et parfois même, elle s'est perdue, avant de se retrouver. Et c'est sa force, elle le sait. Parce que tant d'autres à sa place se seraient perdus, tant d'autres auraient fini par défaillir. Elle serre plus fort la couronne, avant de la déposer en face de ses genoux. Elle l'observe un moment, grave les détails dans son esprit. Elle se perd dans la contemplation des saphirs, qui se mêlent au rouge du corail. Son palpitant se calme, douche froide. Elle se demande où elle a fauté Diana, où elle a faillit. Pour en arriver jusque là, pour n'avoir d'autre échappatoire. Elle se dit qu'elle a peut-être trop donné, ou peut-être pas assez. Ou peut-être qu'elle a stagné, tandis que les autres ont réussis à avancer. Elle ne sait pas Diana, elle n'arrive pas à trouver la réponse, pourtant sous son nez. Elle était évidente pourtant. Ils n'avaient pas besoin d'elle, ils n'en avaient jamais eu besoin. Et peut-être qu'au final, c'était elle qui avait eu besoin d'eux, désespérément. Elle était celle qui s'était tournée vers Elizaveta, elle était celle qui s'était ensuite tournée vers Adonis puis Isaure. Pas eux. Aucun d'eux n'avaient choisis de leur plein gré, d'aller vers elle. Elle leur avait forcé la main. Elle n'avait été qu'une alliance en plus, une candide à sauver peut-être, un dommage collatéral, ou une roue de secours.

Elle se met à nouveau à pleurer, abattue par tout ce qu'elle a vécue, abattue par la haine et la rage, d'avoir échouer. Parce qu'elle avait échouée. Parce qu'elle s'était bercée d'illusion en croyant que le monde l'attendait, que le peuple avait besoin d'elle, alors qu'il n'en était rien. Elle avait été idéaliste, bercée de chimères qui peu à peu s'évanouissaient face à la brutalité de la réalité. Elle n'était pas faite pour ce monde. Ou le monde n'était-il pas fait pour elle. Elle devait renoncer, renoncer à ses fantaisies. Renoncer à son trône, renoncer à son sang, renoncer à tout ce qui faisait qu'elle se pensait elle. Elle n'était pas reine, elle n'était même plus princesse. Elle n'était rien d'autre que Diana, maîtresse des eaux et des océans. Elle inspire profondément, et se relève. Elle s'approche du bureau,  sa tête tourne et elle se retient de tomber, agrippant de ses doigts fins le bois d'ébène du meuble. Elle se pose sur la chaise, et observe le parchemin vierge en face d'elle. Elle l'observe un long moment, ne sachant pas par quoi commencer. Elle observe une nouvelle fois la couronne, posée désormais sur le sol. Elle frissonne, alors que le souvenir de la tête coupée d'Aymeric lui revient en tête. Elle inspire profondément, prend sur elle, et attrape la plume.

« Ma chère Lula,
Ma douce Lula,
Mon cœur,
à l'heure où tu liras cette lettre,
tu sais que je n'ai jamais été douée pour les mots, peut-être seulement pour les tourner en ma faveur lors d'un conflit, mais je n'ai jamais été douée pour les utiliser autrement. Tu m'as dis, lorsque nous nous sommes retrouvées à Baeri, que je t'avais abandonnée, en quittant la résistance. Ces mots restent gravés à jamais dans mon esprit, et même si, je ne partage pas le même point de vue que toi sur la question, je comprends. Je sais. Parce que je te sais.
La vie a été cruelle avec nous, et les erreurs du passé, autant orchestrés par nos parents  que nos propres erreurs, nous ont énormément coûtés. Je me voyais Reine, Lula, mais non pas pour mon orgueil, ni même pour mon plaisir. Je me voyais reine, parce que je pensais que les autres avaient besoin de moi. Je pensais pouvoir peser dans la balance, apporter du baume au cœur des uns, et de l'espoir dans l'âme des autres. Je pensais, comme nos ancêtres, pouvoir apporter quelque chose, quelque chose d'important et qui manquait cruellement à notre nation. De l'amour. »

Elle s'arrête un instant, se relit. Elle passe une main dans ses cheveux, puis s'observe dans le petit miroir posé sur le bureau. Elle a les joues et les yeux gonflés, imbibés d'un rouge carmin révélant les boursoufles de ses larmes. Elle se sourit un instant, comme si, ses lippes allaient la faire rayonner. Mais elle ne rayonne plus Diana. Parce que Diana n'est plus. Diana est vaincue. Elle reprend l'écriture de sa lettre.

« Mais je me suis trompée. Parce que le monde n'a pas besoin de moi, le monde n'en a jamais eu besoin. Parce que la toute puissante Merle règne en maîtresse sur ses terres, et apporte des choses que j'aurai moi-même voulu apporter. Parce que notre père, s'il est le légitime Roi de notre nation, a toujours des fidèles, des maîtres de l'eau qui croient en lui et sa résistance pourtant biaisée. Je suis fatiguée Lula, je suis fatiguée de me battre pour une cause qui, au final, ne me concerne pas. Parce que je n'ai aucun poids. Parce que je ne suis rien. Je suis celle qui t'a apprit à avoir la foi, je suis celle qui t'a demandé maintes et maintes fois de mettre les autres en avant, avant tes propres intérêt. Et si j'échoue aujourd'hui, parce que je n'ai plus la même foi qu'avant, j'en suis désolée. Je t'aime Lula, ne l'oublie jamais. Je t'aime, comme au premier jour où j'ai déposé mes yeux sur toi. Je t'aime, comme lors de nos premières disputes, et nos premiers éclats de rire. Je t'aime, comme la première fois où j'ai pu venir te border et te lire une histoire. Je t'aime et je t'aimerai toujours. Et si aujourd'hui, tu te sens abandonnée, parce que j'ai décidé de changer, parce que j'ai décidé de suivre une autre voie, j'en suis désolée. Parce que tu as raison. Aujourd'hui je t'abandonne. Aujourd'hui je te quitte, parce que c'est pour le mieux. Souviens toi d'être forte, souviens toi de vivre, pour moi.

- DO. »

Elle se relit une nouvelle fois, et les larmes coulent à nouveau. Elles viennent envelopper la fine écriture de la désormais déchue. Et les sanglots reprennent de plus belle, alors qu'elle scelle le parchemin de son sceau. Elle suffoque, et se dirige rapidement vers la fenêtre, qu'elle ouvre en grand. Elle se penche sur le balconnet, et inspire. Mais elle n'arrive pas à calmer le myocarde, qui serre de plus en plus fort son palpitant. Et ça lui fait mal, ça la déchire. Et elle ne peut pas s'y soustraire. La douleur est immense, elle taillade ses tripes, se fraye un chemin à l'intérieur de son être. Elle s'installe en souveraine dans son jardin secret. Elle a la tête qui tourne à nouveau, et recule, avant de trébucher et de tomber au sol. Ses doigts viennent frôler la couronne, qu'elle regarde désormais avec peine. Elle suffoque, vient attraper son estomac comme si elle cherchait à s'en arracher les boyaux, et ses suppliques s'intensifient. Les sanglots continuent ainsi pendant quelques minutes, qui semblent durer des heures. Et si la reine s'éteint à ce moment là, la déesse se relève. Elle attrape la couronne, diadème étoilé qu'elle portera pour la dernière fois.  Et elle scelle son destin, ange brisé à qui l'on vient de couper les ailes.
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déluge. (one shot)

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