Passage à Launondie, envie de se ressourcer un peu, d’oublier rien qu’un instant la pression familiale. Il n’est pas fait pour travailler Cerberus. Il n’est pas fait pour porter autant le poids des responsabilités. Et surtout pour ne plus pouvoir s’amuser. L’argent qu’il ne contrôle pas. L’argent qu’il ne possède pas. Attaché aux tâches les plus rébarbatives sans vraiment pouvoir profiter de ce qui lui plait le plus. Il ne peut pour l’instant rien y changer. Père trop prévoyant connaissant les défauts de son fils héritier. Se rappelant de son incapacité à gérer les pièces passant entre ses doigts. Jeu, vice duquel il n’arrive pas vraiment à se passer. L’épicurien détestant les limites, contraint d’en suivre certaines, trop sans doute. Client qu’il doit tout de même aller voir. Pour donner bonne conscience à sa mère. Pour prouver qu’il peut toutefois un peu se tenir. Les rues qui lui semblent bien moins festives qu’autrefois, comme si les tensions se faisaient ressentir. Il n’aime pas cette sensation que tout pourrait s’écrouler trop facilement. les guerres intestines contre les gens au nouveau pouvoir. Il ne comprend pas, il n’a pas envie de comprendre pourquoi l’ami d’hier devrait devenir l’ennemi d’aujourd’hui à cause d’un don qu’il n’a nullement demandé. Mais il ne se mouille pas Cerberus, il n’est pas de ceux qui s’investissent pas pour ce genre de cause. Son esprit affuté est bien trop occupé à chercher le meilleur moyen de se venger d’un certain fils du vent. Il avance, petit à petit. Il avance sans se presser pour venir le toucher en plein cœur quand il sera le plus vulnérable. Sauf que ce n’est pas le Vasara qui vient se figer. C’est lui. Lui seul qui se fige en observant des traits qu’il connait. Des traits qu’il appréciait avant de les haïr. Des traits qui viennent transformer son visage pour devenir blême. « Hazel ? » qu’il ose prononcer. N’arrivant pas à accepter cette réalité. Car si la demoiselle respire encore, tout son château de carte s’effondre… Et si elle vit, le cœur de Nimue peut l’être aussi…

Le cœur manque un battement en l’observant. Hazel ? non, ça ne se peut. Hazel est morte, détruite en même temps que Nimue. Réalité de la situation qui vient transformer son être. Blanc comme un linge, il devient son cerveau ne pouvant assumer le flot d’information qui arrive d’un seul coup… si elle est en vie cela veut dire que ? Il se retient. Tente de ne pas imploser. La bille remontant le long de son être en même temps qu’un fol espoir. Si cette donzelle est vivante, Nimue doit l’être également. L’espoir qu’il refuse de laisser s’installer sans avoir la certitude. Il oublie l’espace d’un instant cette haine ancrée pour la petite donzelle. Une amitié étant devenue toute autre quand la Grimsrud a hérité de sa Nimue. Qu’elle lui a enlevé ce qu’il avait de plus précieux sans même le remarquer. Sans en avoir la moindre idée. Pauvre enfant incapable de comprendre pourquoi toute la situation s’est retournée. Elle ne pourra jamais. il sait tenir ses secrets mais pas cette sensation d’inconfort qu’il a toujours ressenti en sa compagnie depuis lors. Cette dernière semble toutefois plus lointaine, d’autres éléments entrant en ligne de compte… le  besoin de savoir prenant le pas sur celui de possession. « Cerberus. » Cette voix que tu ne peux oublier. Elle ne fait que renforcer des espoirs que tu ne devrais pas avoir. La fille des flammes est belle et bien vivante. Les mois ne semblent pas avoir changé ses traits, Que très légèrement. Il y a pourtant chez elle une aura différente. Une lueur dans le regard nouvelle. Il ne peut la saisir mais elle est belle et bien présente. « Contente de te revoir. » Qu’elle ajoute, le sortant finalement de ses pensées. Il revient vers elle, vers cette distance devenue presque naturelle que tu as installée entre vous. Une nécessité face à sa relation avec ta propriété, ta Nimue. Il hoche de la tête cherchant à savoir comment aborder le sujet, comment tourner les éléments pour obtenir de la demoiselle ce qu’il désire. « Moi de même. » Qu’il commence à dire dans ce sourire charmeur qui lui ressemble tant. « Où avais-tu disparue petite colombe ? » un surnom d’un autrefois qu’il ne lui avait plus donné depuis longtemps. Hazel ne savait pas à quel point chaque information redevenait précieuse. Jusqu’à ce qu’il sache ce qui était arrivé à Nimue. Si sa Nimue pouvait belle et bien toujours être de ce monde.