Ce sont les hasards qui construisent une destinée. Les êtres humains l’ont probablement oublié tout comme ils ont oublié que tout commence par la violence et la douleur. La brulure de l’air qui entre pour la première fois dans les poumons d’un nouveau né. Simplement, peut-être, comme leur propre part humaine, n’en n’ont ils pas conscience. Cette part qui fait d’eux des comédiens parfois heureux, parfois malheureux... Les rayons solaires baignent son visage d’une douce lumière. Un sourire allonge ses lèvres paisibles suivi d'un soupire. Quiétude des sens, soupçon des nymphes aux siestes séculaires. Elle laisse son esprit divaguer. Il flotte jusqu’à sa maison et se demande ce que sa fratrie peut bien faire. Elle imagine sa mère, accoudée à la lourde table de chêne, une liqueur secrète de la cuisinière dans la main. Son visage n’est plus qu’une idée, une image assez figée. De quelle couleur sont ses yeux? Elle ne se souvient plus… De ces petits détails, depuis longtemps elle n’essaie plus de se remémorer. Ce qui lui importe c’est cette chaleur familiale, ces odeurs et ces couleurs… « Grâce à toi, mon enfant déjà tant aimé, grâce à toi... » Un soulagement, un apaisement. Dans son dos des mains délicates cousent le dos de sa robe fastueuse. Brocard au fil d’or, son corsage narre les courre légendaires de Helleros. Nuage vaporeux, glisse sur elle sa longue jupe de soie ambrée. Quelques regards juges tournent une derrière fois, soupèsent l’abondante chevelure, replacent la traine. Gestes nerveux et d’excitation. Et puis toutes rient dans une étrange connivence avant d'adresser leurs compliments à leur maitresse. Quelques révérences timides, jamais elle n’ont vu Muse tant apprêtée. D’ailleurs, certaines n’ont jamais rien vu d’aussi beau. Soudainement, certaines prennent conscience de la chance qu’est la leur que de servir entre ces murs. Derrière les murs de son étroit appartement


Un nouveau soupir lui échappa alors qu’elle observait son verre vide. La hauteur était moindre dans cette petite chambre. Se redressant, elle quitta son perchoir, déposant le verre sur une tablette de marbre dans un cliquetis singulier. Elle fit le choix de ne pas rester plus longtemps dans sa chambre.  « Il est l’heure de se jeter dans la fosse... » Elle avait convenu depuis plusieurs jours de lui rendre visite, amitié aux ailes brûlées. Son affectation pour Seren était toujours aussi forte et aussi hardie. Rapidement après s'être apprêté Muse quitte ses appartements, seule. Une rencontre dans le plus grand des secrets une tenue qui ne la fait pas passer inaperçu. Plusieurs mois sans se voir, sans nouvelle. Elle est restée silencieuse la bouche sceller par des chaînes de jade. Elle ne fait plus confiance à personne, elle se recroqueville petit à petit sur elle-même. Ils sont tous devenus des inconnus du jour au lendemain pour elle. Devant ses yeux châtaigne se dresse le palais éblouis t-elle une enfant devant une poupée. Une courbe se forme sur ses lèvres pour former un léger sourire. Les battements de son coeur s'accélèrent sans raison, elle respire calmement avant d’entamer une démarche presque impériale elle connait sa destination. Elle erre dans les couloirs, ne croisant que quelques domestiques assignés à leurs tâches. Poursuivant sa route dans un silence absolue, guidée par les rayons lunaires. S’avançant lentement vers la porte sa respiration se faisait de plus en plus profonde tandis que de bien joyeux souvenirs revenaient à sa mémoire. Elle s’arrêta face à la porte, croisant les bras sur sa poitrine, son visage faiblement éclairé par le quelques rayons de soleil qui transperce les fenêtres. Elle resta là, immobile, de longues minutes durant. Après quelques minutes plonger dans ses plus joyeux souvenirs elle prend son courage a deux mains et décide de venir frapper délicatement à la porte. La main de Muse glisse le long de la porte avant que ses bras ne viennent se croiser sur sa poitrine. Pleins de questions ce mélange. Sa chevelure cauchemar vient caresser sa nuque lui provoquent quelques frissons qui la font sortir de sa léthargie ses yeux toujours fassent à cette porte bien plus grande qu'elle.