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you don’t need to save me (galyandrei)

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air mutant
Andrei Bolkonsky
Andrei Bolkonsky
air mutant
‹ MESSAGES : 1662
‹ AVATAR : toby regbo
‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign)
‹ COMPTES : m. bel, am. osa
you don’t need to save me (galyandrei) E0b2845b27977d8911274d36fff5a19e
‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément.
‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines.
‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu.
‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage.
‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées.
‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes.
‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
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MessageSujet: you don’t need to save me (galyandrei) you don’t need to save me (galyandrei) EmptySam 2 Déc 2017 - 19:59

ALL MY FLOWERS GREW BACK AS THORNS
WINDOWS BOARDED UP AFTER THE STORM
galya / andrei
- - - - - - - ❖ - - - - - - -

Ses pieds glissent sur le tapis d’argent, oiseau gracile voletant le long des marches du grand escalier, sa canne tape contre les marches boisées. La buée voile les vitres qu’il passe, et floute le paysage extérieur. Bientôt, la neige tombera et Volastar se couvrira de son blanc manteau d’hiver. Les enfants sortiront, et joueront gaiement. Andrei se rappelle de ce temps insouciant, et des batailles de boules de neige faites avec ses sœurs. L’équipe qu’il formait chaque hiver avec sa sestra ne connue aucune défaite. Il se souvient des gestes aériens qu’effectuait alors son poignet, et des yeux enragés de la petite Nevenka qui se recevait sur le nez la neige envoyé par le frère moqueur. Mais cette époque est désormais révolue, et la fratrie n’est plus que ruines d’une époque heureuse. Nevenka a bien grandi, et n’est plus la gamine innocente qu’elle était autrefois. Sulfureuse jeune femme, le frère n’est pas dupe ; il sait qu’elle emprunte le même chemin que lui, ce chemin même qui mène aux draps des autres. Et Liza, la voilà devenue étrangère. Sa Majesté Elizaveta, devrait-il dire, régente légitime d’Aerinstin. Traitresse au cœur froid, a-t-il envie de souffler, elle qui a vendu leur père. Le sang d’argent d’Oleg coule sur les mains de sa première merveille, la fille qu’il chérissait tant et en qui il avait placé tant d’espoir. Mais l’élève a dépassé le maître, et le maître n’est plus, et l’élève est reine. « Ma sœur est-elle là ? » Le soldat posté devant la pièce où se tient, chaque matin, le petit-déjeuner de la famille Valaeris le regarde, confus. Le prince compte tant de sœurs qu’il est difficile de le renseigner précisément. « La reine. » reprend-t-il dans un soupir. « Non, votre Altesse. Sa Majesté Elizaveta a quitté depuis longtemps le petit salon pour ses offices. » Un souffle de soulagement s’échappe des lippes rosées d’Andrei, il espérait fuir la présence de son aînée. Depuis qu’il a appris l’implication de sa sœur dans la disparition de leur père, mais surtout depuis que celui-ci fut raccourci au niveau de la nuque, voilà qu’Andrei s’éloigne de celle qui partageait autrefois son cœur. Echo de ses rires, complice de ses nuits, sœur tant adorée et tant admirée. Il aurait tout fait pour elle, il aurait abandonné amis et amants pour voir ne serait-ce qu’un bénin sourire sur les lippes de l’héritière. Mais voilà qu’il la fui désormais, se cache de sa présence. Il est malgré tout son ombre, et offre au public et à leurs sujets curieux son plus grand soutien à celle qui sera, comme l’a-t-il dit maintes et maintes fois auprès des oreilles indiscrètes, l’une des plus grandes reines de leur glorieuse nation. Mensonge et folie, il hait cette couronne qui siège sur la tête blonde de sa sœur. Il hait le pouvoir, il hait ce que ce dernier a fait de sa tendre amie. « Votre tante Galya, néanmoins, vient de descendre et se trouve encore dans le petit salon. » Un sourire adressé au soldat, et déjà le prince imagine la silhouette plaisante de sa tante assise à la grande table nappée de blanc. « Merci, Ruslan. » Et, la paume de la main contre la lourde porte lambrissée, il pousse cette dernière et entre dans la pièce qu’elle découvre.

La table, centrale, est dressée d’une nappe aussi blanche que la neige qui, bientôt, recouvrira leur demeure d’argent. Des bouquets d’hellébores et de bruyère d’hiver, disposés ça et là, égayent la grande desserte austère. Des couverts, déjà, ont disparu de leurs places, signant alors le passage précoce de certains membres de leur famille royale. De dos, se trouve l’élégante déesse à la chevelure flavescente, seule mère qui hante encore les couloirs du palais - Dyana ne sortant plus de sa chambre depuis la chute de son aimé. Andrei caresse le marbre de ses pas légers, et pose sa main sur l’épaule de sa tante. « Bonjour, ma tante. » Le sommet de sa tête est baisé des lèvres princières, tendre étreinte d’un neveu à sa tante, d’un orphelin à la dernière figure maternelle lui restant. Il s’éloigne déjà, et rempli son assiette de brioches, de fruits. Le menu, pourtant, est bien faible comparé à hier - la famine se fait de plus en plus ressentir, et même chez les royaux. Petit prince qu’il est, héritier de cette grande nation, Andrei a ordonné aux cuisines de ne jeter aucun reste mais de tout distribuer entre domestiques et petit peuple. Son palpitant s’écrase à la simple pensée des enfants au ventre creux. Le peu qu’il peut faire pour eux, il le fera. Il tourne les talons, et s’assoit à la grande table. Andrei fait face à sa tante, qu’il prend le temps d’observer - les années n’ont pas encore marqué leur passage, et son visage rayonne de la maturité acquise avec le Temps. Indéniablement, Galya est belle. Et s’il avait partagé son âge avec elle, et non son sang, peut-être aurait-il pu s’éprendre de la divine mésange. Son œil pétillant détaille le visage maternel, et l’esprit vif imagine les pensées qui agitent la belle femme. Andrei n’a pas encore touché à son assiette, et n’en mangera que la moitié - les souvenirs de ses moments passés lové si près de la Mort lui coupe bien souvent l’appétit. Ses yeux sont fatigués, et son visage creux. Il a perdu tout espoir de se remettre un jour de l’épreuve que fut son coma.
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MessageSujet: Re: you don’t need to save me (galyandrei) you don’t need to save me (galyandrei) EmptyMar 12 Déc 2017 - 19:58

Les semaines s'étaient écoulées, l'empire avait relâché le souffle qu'il retenait depuis la succession d'évènements qui s'étaient abattus sur lui. Il n'y avait rien de rassurant dans la certitude d'une nouvelle guerre qui s'instaurait, mais au moins on pouvait respirer à nouveau parce qu'on savait désormais, il n'y avait plus de doute et l'effet de mauvaise surprise était passé. La vie devait reprendre son cours même dans la détresse, même dans la fin. Le quotidien en est inévitablement affecté bien sûr, les rues deviennent plus calmes à cause des rires étouffés (ce n'est jamais bien vu que de rire quand le malheur est là, on risque de manquer de respect à la misère et d'attirer son attention si elle s'aperçoit qu'on continue à vivre même en sa majestueuse présence), des paroles chuchotées, des regards fuyants parce qu'on ne sait plus qui est l'ennemi. On se méfie même de notre propre ombre sur les murs parce que notre esprit peut comploter contre nous, peut décider de foutre en l'air des années de loyauté en l'espace d'une seconde s'il décide que l'herbe est plus verte ailleurs. Sauf que l'herbe n'est jamais verte nulle part quand la guerre est là, il y a juste des nations qui sont meilleures que d'autres dans l'art du déni, regarder ailleurs parce que ça fait trop mal et parfois parce que ça n'arrange pas les affaires, ça n'arrange personne et ça ne sert à rien de s'inquiéter de choses qui ne relèvent pas de nous, pauvres citoyens qui ne sont que des pions sur ce plateau universel. On ne peut pas affecter le cours des choses, alors on essaye d'oublier en s'occupant autrement, mais jamais de la manière qui importe. Ça recommence, elle a une boule qui lui noue la gorge, qu'elle essaye de ravaler mais qui reste là, qu'aucune quantité de salive ne pourra faire disparaître. C'est un signal d'alarme que le corps envoie quand plus rien ne va et Galya, comme à son habitude, décide de l'ignorer parce qu'il y a d'autres choses à faire pour l'instant, d'autres ennemis que ceux qui se cachent en elle à affronter. Elle est assise sur son lit à baldaquin, les draps crémeux s'étendent sous ses longs doigts, elle s'accroche à eux parce qu'il n'y a plus rien à quoi s'accrocher. Elle observe à travers la fenêtre l'hiver s'étendre au-dessus du paysage montagneux dans le calme serein de cette matinée d'octobre. Volastar est belle, tout aussi belle que cette chambre où elle s'est couchée pendant près de vingt-cinq ans, que ce palais où elle a vécu pendant aussi longtemps. Mais Volastar, comme cette chambre, comme ce palais, ont toujours été étrangers aux parties les plus dissimulées de son être. Ses yeux connaissent les lieux par cœur, son corps pourrait y trouver son chemin même dans le noir, mais rien n'empêche le fait qu'elle se soit sans cesse sentie comme une invitée dans sa propre maison. Prête à ce que ses secrets soient divulgués, prête à ce qu'elle soit chassée par la même voix qui n'a jamais voulu l'accueillir. Mais, il n'y avait plus d'Oleg désormais et elle se devait d'enterrer la peur en elle qu'elle associera toujours à son visage. Elle était reconnaissante à Elizaveta d'avoir dévoilé l'existence du monstre quand personne ne la voyait, même pas Elvira, sa propre fille. Reconnaissante d'avoir su s'élever au-delà de ce qu'il représentait pour elle pour rendre une forme de justice même si rien ne pouvait remplacer les vies qu'il avait enlevées. Les vies dont on ne reconnaîtra pas l'existence de la moitié, parce que ceux-là s'étaient enterrés eux-mêmes pour éviter de faire face au pouvoir d'un homme contre qui ils n'auraient rien pu. Mais eux, eux se reconnaîtront eux-même, même si cela voudrait dire avoir sa revanche en grimpant sur le dos de celle d'un autre, en imaginant l'humiliation d'un homme sur son lit de mort qu'on aurait aimé voir mais qu'on se suffira à rêver.

Galya pouvait dire ce qu'elle voulait, le temps qu'elle passait dans les cuisines du palais n'était pas seulement consacré à gagner la confiance des autres pour mieux pouvoir régner. Certes, quand les gens vous aiment, ils ont tendance à vous révéler des choses qu'ils n'auront jamais avouées autrement. Mais, il y avait là plus qu'un simple désir d'avoir le contrôle sur l'information, plus qu'une simple envie de connaître tous les commérages pour en tenir les rênes et en dicter la direction. Il y avait ce sentiment que rien au monde ne pouvait remplacer, qu'elle ne pouvait pas décrire mais, qui lui rendait cette humanité que la luxure des meubles là-haut lui volait. Il y avait cette authenticité, dans les voix, qui l'ancrait dans la réalité et qu'elle venait chercher à chaque fois que le monde s'échappait sous ses talons. Les femmes des cuisines avaient cette tiédeur qu'elle n'avait connue chez personne, même pas chez sa propre mère, elles embaumaient son coeur de leurs éclats de rire, de leurs chansons qui dataient d'un temps qu'elle n'avait pas connu, mais dont la mélodie racontait les malheurs des autres et la plongeait dans le souvenir d'une vie qui la réchauffait de l'intérieur même si (et surtout, parce que) elle n'était pas sienne. Ces femmes étaient si entières dans leur manière d'être qu'elle se retrouvait souvent hypnotisée par les simples gestes de mains plumant des poulets, maniant des couteaux mieux que n'importe quel combattant ne pourra jamais les manier, tranchant la chair et faisant de ce dégoûtant tas de viande un plat dont l'odeur exquise l'enveloppait d'amour et la remplissait d'espoir à la promesse s'émanant d'un repas chaud de la présence, quelque part, d'un meilleur lendemain. Ces femmes avaient connu plus de sang et plus de misère que n'importe quels autres malheureux nobles qui longeaient les couloirs du palais et de la ville, plus qu'elle-même en avait connu, et elles réussissaient encore à fonctionner, à être immergées par la vie qu'elles acceptaient pleinement, même quand elle n'avait rien fait d'autre que les bafouer. Galya les admirait comme elle n'avait jamais admiré personne, sans l'avouer à personne non plus, mais ces femmes savaient. Elles savaient malgré (souvent grâce à) ses silences qu'il y avait une part d'elle qui les appréciait au-delà de ce qu'aucune parole ne pourra jamais retranscrire. Elles l'observaient elles aussi, petite noble aux robes grandioses s'asseoir sur un tabouret sans jamais essuyer ni même se soucier de ce qui avait bien pu gicler dessus, prendre son visage entre les paumes de ses mains et poser ses coudes sur la table en bois, souriante à la manière d'une gamine aux yeux brillants, qui attendait d'écouter son histoire préférée avec impatience. Elle venait là pour leurs chansons, pour leurs histoires d'amour, de malheur. Parfois, pour chialer en prétextant que l'oignon est trop fort, souvent, pour rire à gorge déployée, plus haut qu'elle n'aurait jamais osé rire en présence même de sa propre famille. Rire de leurs limericks vulgaires qui la secouaient entièrement, la secouaient jusqu'à ce qu'elle ressente ce petit morceau de vie en elle bouger, frapper contre les parois de son être en faisant le bruit d'un grelot et hurler "je suis là, je suis encore là et au nom des Sept, que cette horrible blague est drôle". Oui, Galya Valaeris pouvait dire ce qu'elle voulait des raisons derrière ses visites aux cuisines, la vérité est qu'elle aimait être entourée par ces femmes qui la comprenaient, comprenaient son mal-être et ses inquiétudes parce que c'était les leurs aussi.

Elle s'attabla devant un faible petit-déjeuner qu'elle ne goûtera de toute façon pas, son thé à la camomille et au miel dans une main, l'autre gracieusement déposée sur la nappe blanche qu'elle caressait machinalement des doigts. Elle se repassait en boucle la conversation de ce matin, de l'inquiétude dans les cuisines au vu des faibles portions qui ne réveillaient plus l'espoir mais la crainte d'un lendemain qu'elle préférait ne pas avoir à braver. Il n'y avait de toute façon plus une once de courage en elle, elle était vidée jusque dans ses entrailles d'avoir bataillé le temps de toute une vie chaque jour. Elle ne savait pas comment les autres faisaient. Elle était épuisée, voulait ne plus avoir à être forte, voulait tout simplement lâcher prise pour une fois, pourquoi ne pouvait-on pas prendre un raccourci au lieu de passer sa vie à marcher sur le long et droit chemin ? Des voix s'élevèrent dans le couloir, à l'extérieur de la salle à manger, l'habitude la poussa à tendre l'oreille, prêtant une attention distraite, curieuse de ce qui se disait même dans son état second, le regard perdu dans le gris du ciel. Un instant plus tard Andrei était là, les traits tirés même des semaines après son réveil, la vie qui se courbait en lui, la vie qui lui avait échappé des mois durant lesquels on pensait qu'il ne reviendra plus, des mois durant lesquels elle ne savait pas si elle devait l'envier ou le pleurer. Elle voit sa confusion, comprend le soulagement qu'il ressent en pensant échapper un instant encore à ce qu'était désormais son quotidien, mais l'absence d'Elizaveta ne changera rien à la réalité des choses, les faits étaient les faits et il n'y avait aucun retour en arrière possible pour aucun d'eux. Il y avait une tiédeur pourtant, une chaleur qui s'émanait de lui et qui le rendait plus vivant que n'importe qui d'entre eux, et qu'elle ressentait non seulement à sa présence solaire qui persistait malgré tout, mais au contact de ses lèvres sur son front, à la tendresse d'une simple main posée contre son épaule. Andrei lui rappelait tellement Alexei que ça faisait tordre quelque chose en elle, les rognures d'une maternité dont on avait tailladé les entrailles en voulant l'aplatir, en voulant y mettre fin parce que son fils avait passé l'âge et qu'il n'avait plus besoin de ça, et par ça, on voulait dire elle. Mais elle, elle n'avait pas passé l'âge d'être une mère, elle n'avait pas passé l'âge d'avoir besoin de son fils, et où était-il ? Nulle part, comme tous les autres, parce qu'il était impossible de penser qu'elle pourrait vouloir ne serait-ce que le quart de l'amour qu'elle a donné en retour, pourquoi voudrait-elle ? N'était-ce pas son rôle après tout ? Que de donner, donner, donner, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à donner, mais de donner quand même encore, en empruntant un peu des autres et un peu des parts d'elle-même auxquelles elle n'aurait jamais dû toucher, encore moins pour mendier de l'amour qu'elle offrira aux autre sans jamais en connaître le goût. Maintenant, elle devait faire face à ce puits sans fin qu'elle avait creusé, et qui était vidé de toute son eau, où on ne pouvait même plus respirer parce que l'absence d'une chose n'était pas faite de "rien", elle était remplie de boue et de rancœur, même (et surtout) envers les êtres qu'on a le plus aimés. Elle savait en regardant Andrei ce qu'elle devait, aurait dû, dire, elle connaissait le discours par coeur pour l'avoir prononcé presque chaque matin de sa vie, mais il y avait toujours cette boule quelque part qui ne descendait pas, malgré la camomille, malgré le miel. C'était une grippe qu'on attrapait et qu'aucun remède ne pouvait guérir et elle l'empêchait de dire les mots qu'elle aurait pu dire si ça avait été un jour différent, si le ciel avait été moins gris, si le monde n'avait pas basculé sans prévenir. Alors, elle ne les dit pas, se suffit à observer la beauté pittoresque des traits du visage d'Andrei, un long instant, se perdre dans leurs courbes comme s'il avait été la peinture d'un grand maître, et imaginer une autre vie pour elle, une autre vie pour lui. C'est étrange de réaliser qu'on aurait pu ne pas avoir la vie qu'on a, qu'on aurait pu ne pas connaître les personnes qu'on connaît, qui font partie de nous, d'une même famille, si la trajectoire de notre destin avait dévié ne serait-ce que d'un millimètre, si on avait fait un choix au lieu d'un autre, parler au lieu de se taire, agir au lieu de subir, si il y avait seulement eu un peu de soleil aujourd'hui pour soulever ce rideau de gris qui s'était drapé autour d'elle, alors peut-être que... - L'hiver est là à l'avance cette année, lui dit-elle sans le regarder, encore hypnotisée par la vue prenante qui s'étalait de l'autre côté de la fenêtre. - Et personne ne s'y est réellement préparé. Elle lève le regard vers lui, plongeant enfin pour la première fois depuis son arrivé ses yeux dans les siens. - Mais nous faisons confiance en notre nouvelle reine pour nous en protéger, n'est-ce pas Andrei ?
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MessageSujet: Re: you don’t need to save me (galyandrei) you don’t need to save me (galyandrei) EmptyMer 20 Déc 2017 - 12:01

Il se sert, s’installe, mais ne touche pas encore aux quelques tartines posées devant lui. C’est sa tante qui retient toute son attention, et ses manières d’antan, et sa beauté éternelle. Elle est la mère qu’il n’a plus, l’adulte parmi les gamins irresponsables de ce palais. Que la vie doit être longue pour elle, qui a tant perdu. En son regard d’éther, il retrouve la force de son cousin, la taquinerie de sa cousine. Il les jalouse, ces cousins, il les jalouse d’avoir une mère qui les chérit et protège tant, alors que la sienne n’est plus qu’ombre, étrangère entre les murs de ces ancêtres. La féroce reine que Dyana fut autrefois a été enterrée en même temps que l’époux qu’elle a perdu, que le père qu’ils ont tous perdu, et dont l’absence hante encore leurs cœurs meurtris. Et l’enfant aux boucles d’or se sent si perdu, orphelin abandonné avant l’heure, gamin apeuré qui ne demande qu’à se réfugier dans les jupons de sa mère. Mais la mère n’est plus, veuve éplorée qui passe ses jours à pleurer l’homme qu’on lui a arraché, qui maudit sa tendre aînée de l’avoir parjurée ainsi. Et Andrei, dans cet abandon maternel, se retrouve plus seul que jamais. « L'hiver est là à l'avance cette année. » Elle ne le regarde pas, ses prunelles fermement accrochées au paysage hivernal qui berce la cité des sommets. Au loin, entre les pics montagneux, on peut apercevoir la mer qui se gèle et qui, comme chaque année, meurt de l’Hiver redoutable. « Et personne ne s'y est réellement préparé. » Les banalités continuent, et Andrei y prête à peine attention. Son bras se déplace lentement, et apporte à ses lèvres affamées un morceau de brioche encore chaude. « Chaque année, on trouve que l’hiver arrive plus tôt que le précédent. » Il croque, et mâche lentement, comme il vit lentement, enfermé dans sa bulle coconneuse crée par Morphée depuis son coma. Tout semble plus lent, plus mou, les saveurs s’échappent et se fadent sur ses papilles - rien n’est plus comme avant : la Vie a perdu de son goût, quelle étrange sensation pour celui qui en a été privé si longtemps. « Bientôt, on s’étonnera de voir l’hiver durer. Peut-être est-ce là le signe d’un avenir impartial qui nous attend. » Ses doigts maigres viennent trouver l’anse de son bol, et s’agrippant à cette dernière, font tourner la fragile porcelaine. Bientôt, les pauvres mourront, incapables de se mourir, incapables de se chauffer. Bientôt, les maladies attaqueront les bas quartiers, et certaines se fraieront un chemin jusqu’aux belles demeures. Et les royaux regarderont leur peuple se mourir, au chaud dans leur grand palais. Andrei, déjà, a constaté la misère de ses rues, les enfants affamés et les parents inhibés. Là est la faute des Griffith, et leur embargo sur le reste de l’Empire. Des centaines, des milliers d’innocents mourront pour la fierté de Thomas Griffith, et de son hybris surdimensionné. « Mais nous faisons confiance en notre nouvelle reine pour nous en protéger, n'est-ce pas Andrei ? » L’enfant relève la tête, et les boucles dansent autour de son visage. Son regard se heurte à celui de sa tante, qui enfin, a abandonné la vue hibernale pour le neveu face à elle. Mais aussitôt ses tympans frappés par les mots de l’interlocutrice, le prince détourne le regard, et son bol devient l’objet le plus intéressant des quatre royaumes. « Je préfère ne pas me prononcer sur ce sujet. » finit-il par articuler lentement, après un long moment de silence boudeur. Il se redresse, et embrasse d’une œillade ennuyée le visage blondin de sa tante. « Liza a montré quel genre de reine elle était. » Il porte doucement le bol de liqueur noire à ses lippes effrontées, et en boit une longue gorgée avant de poursuivre. « Je ne peux soutenir tous ces gestes, spécialement quand ceux-ci mettent à mort mon père. » Sa voix est sèche, en serait presque méchante envers la jumelle royale. Galya le met tant en confiance de par la maternelle présence qu’il cherchait tant, qu’enfin il dévoile à voix haute les maux de son cœur. « La vérité est : je ne reconnais plus ma sœur. » Qu’est devenue la gamine à la crinière d’argent, celle qui se moquait gentiment de son cadet, celle dont le sourire était une constante perchée sur ses lippes, celle qu’il chérissait tant, et dont il ne pouvait se passer ne serait-ce qu’un instant ?
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MessageSujet: Re: you don’t need to save me (galyandrei) you don’t need to save me (galyandrei) EmptyMer 10 Jan 2018 - 7:58

L'horreur des autres est souvent difficile, pour ne pas dire impossible, à aimer. Chacun transpose ses désirs dans une vision édulcorée de l'autre qui s'accommode à cet amour qu'ils pensent porter pour eux. Galya pose un regard tendre sur Andrei parce qu'elle voit son malheur, voit la confusion qu'il ressent envers ce qui doit lui sembler être une trahison autrefois inconcevable, celle commise par un être aimé, qui aurait dû n'avoir aucune autre tare que celles qu'on voulait bien lui attribuer, mais qui se révélait être capable de choses qui s'opposaient à ce qu'on savait, à ce qu'on était pourtant certain de savoir, de lui. Après tout, comment une personne qu'on avait connue, qu'on avait aimée, qu'on connaissait si bien, pouvait-elle changer autant et si soudainement ? Galya avait sa petite théorie sur le sujet, celle qui dit que personne ne change jamais réellement, que l'illusion prend simplement fin avec le temps, que chacun finit par se révéler non pas de la manière qu'on veut qu'il soit, mais de celle qu'il est réellement, au-delà de tout fantasme qu'on aurait pu avoir. La plupart du temps, il suffit de dépasser cette frustration initiale qui s'impose à chacun face à cette révélation pour que la relation continue son cours. Elle voyait, cependant, qu'Andrei aurait du mal à aller de l'avant, pas quand Elizaveta avait, à ses yeux, agi si injustement vers un autre être aimé, un autre être idéalisé. La mort d'un rêve dont on n'a pas vu la fin est, après tout, la plus brutale de toutes les morts puisqu'il n'y a aucune conclusion possible, aucune fin suffisamment satisfaisante pour que la page soit tournée. À moins qu'il accepte de voir la vérité en face, de reconnaître ce que sa soeur avait reconnu en leur père, mais il était sans doute trop tard pour faire ça. Il ne l'avait pas vu de son vivant, il refusera de le voir de son mort. Les hommes tiennent leurs défunts à une position presque divine et Andrei ne laissera rien salir l'image d'Oleg Valaeris à ses yeux, ce qui était bien dommage si on lui demandait son avis. - Quel genre de reine penses-tu qu'elle est ? Sa voix est sucrée, d'une douceur maternelle qu'elle réserve à ses enfants pour leur faire avouer le pire de ce qu'ils ont pu faire. Elle veut connaître le fond de la pensée d'Andrei si elle espère lui faire changer d'avis et si elle n'y arrive pas ... non, elle ne voulait même pas y penser. Cette famille allait de plus en plus mal, s'effritait à une vitesse qui lui était terrible d'en être témoin, non pas qu'ils aient été un modèle d'amour et d'union par le passé, mais les apparences étaient au moins là. Plus personne ne s'embarrassait même plus pour faire semblant et elle ne voulait pas que ses enfants en payent le prix si elle n'était plus là pour veiller sur eux. Elle fait tourner le liquide ambré dans sa tasse avant de le ramener à ses lèvres pour en prendre une petite gorgée, à peine pour s'humecter la gorge avant de reprendre. - Chaque action à sa série de conséquences. Elle s'arrête un instant, sirote une nouvelle fois son thé avant de le reposer. - La mort, bien qu'elle te paraisse terrible et injuste, est dans bien des cas le simple résultat, parfois immédiat et parfois non, d'un acte commis, consciemment ou inconsciemment. Oleg n'aurait pas pu se plaindre de ce qui lui était arrivé, Galya en était sûre. Il avait probablement imaginé sa propre mort des centaines de fois, il l'avait bien cherché pendant des années, cela n'aurait pas pu le surprendre. Mais après tout, peut-être était-il, comme la plupart des hommes, si convaincu de son immortalité qu'il aurait évité de penser à son éventuelle et inévitable chute. - Penses-tu que la mort d'Oleg soit le résultat d'une action commise par ta soeur ?
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