Les dernières heures ont été particulièrement longue et douloureuse, pour la douce mêlée. Bercée entre les songes et la réalité, elle ne s'est pas réellement reposée, sans cesse arraché à son sommeil par la douleur de ses blessures. Elle avait lutté pour resté consciente, alors que son précieux maître l'avait ramené en sécurité, puis elle s'était laissé sombrer dans des fabulation grotesque, dans un mode étrange et difforme, où les voix déformées semblaient toujours plus lointaine. Un sommeil sans repos. Ses paupières papillonne alors que son corps se tord de douleur. Elle s'éveille en sursaut, se redresse alors que son regard coule sur les lieux, désorientée. Le mouvement brusque lui arrache un râle plaintif alors que la souffrance vient tirer ses traits de poupée. Sa tête tourne, des paillettes d'inconscience viennent obstruer son regard, l'empêchant de percevoir correctement le monde qui l'entoure. Elle soupire, la bleue, passant une main sur son front pour en essuyer les perles de sueurs. Elle ne s'est jamais sentie aussi faible qu'à cet instant. Elle ne s'est jamais sentie honteuse. Elle était tombée au combat, la guerrière, elle avait échoué, après des années d'entraînement qui lui semblait aujourd'hui illusoire. La porte s'ouvre, attirant les orbes noisettes de la sublime. Un sourire vient irrémédiablement fendre ses lèvres alors qu'elle se redresse, galvanisée par l'excitation provoquée par ces retrouvailles. Elle se fiche de la douleur, trop heureuse de retrouver dans sa vie ce spectre appartenant au passé. Salut toi… A genou sur son lit improvisé, elle secoue la frimousse avec désapprobation alors qu'elle le laisse s'approcher. Tu sais bien que tu n’aurais pas dû venir sur le champ de bataille. La place des femmes, c’est pas plutôt à la cuisine ? Un rire qu'elle étouffe, alors qu'elle tend ses bras, qu'elle l'attire contre lui sans se ménager. Ferme là, Kaz. Qu'elle murmure alors qu'elle le serre contre elle. Elle avait fuit Greenstale avant que le jeune homme ne revienne de son exil forcé et elle s'était empressé de retrouver un champ de bataille, sans se douter une seule seconde que le jeune homme de la terre était l'un de ses soldats qui se battait sous l'étendard de son précieux prince. Elle le serre, son meilleur ami, elle le garde contre elle un moment avant de s'écarter de lui pour lui administrer un coup contre l'épaule. Par les sept, j'ai raté tellement de chose. Je n'avais pas encore croisé de femme en larme pour m'alerté de ta présence dans les environs.  Sourire taquin, elle poursuit, attrapant sa main alors qu'elle revient sagement contre les oreillers. Elle ne veut pas lui montrer, mais la douleur zèbre détestablement son corps, lui rappelant à quel point elle est faible. Chaque mouvement tire sur ses plaies qui ne sont pas encore cicatrisée. Depuis quand es-tu revenu parmi les vivants?

Il n'y a rien de plus délicieux que son rire qui vient se mêlé à celui de la jeune mêlée, trouvant une parfaite résonance dans l'éclat de l'autre, ils résonnent en écho, ils s'entremêlent, s'accordant parfaitement l'un à l'autre. Depuis le temps, j’ai peut-être changé. Peut-être que je ne fais plus pleurer les femmes. Elle aurait pu dire que Gunnar ne serait pas de l'avis du Don Juan, mais ses lèvres restèrent scellé en un sourire malicieux. A quoi bon user de ces mots venimeux, alors que le cœur de son ami était abîmé par le poids d'une erreur. Non, je plaisante. C’est simplement qu’avec la guerre et toutes ces bêtises, j’ai pas encore eu le temps de lancer ce fameux regard langoureux qui fait chavirer la gente féminine. Une moue vient habillé ses traits cadavérique, lui redonnant vie d'un sourire. Les orbes roulent, amusées, avant d'échouer contre celle de cet ami qui lui est si cher. Oh ce regard. J'oubliais à quel point il était ravageur. Elle vient chercher sa main, chercher de la proximité. Elle est comme ça, Aléa, elle a toujours ce besoin de sentir les personnes qui lui sont proches, elle a besoin que la physique se calque à ses sentiments. Ce n'est pas un besoin charnelle, non, c'est quelques choses de bien plus pure, qui s'invite dans sa relation aux autres. La distance avec Kaz n'est ni acceptable, ni agréable, elle le tire davantage vers elle, pour le faire grimper sur le lit à ses côtés. Peu de temps. Quelques jours, tout au plus. Thomas m’a rappelé à la cour. Le roi sans couronne a besoin de moi à la guerre, paraît-il. Drôle d’ironie, n’est-ce pas ? Le sourire s'évapore, alors que la frimousse signe à la négative, désapprobatrice. Elle ne devrait pas, la Dochain, se montrer aussi tranchante vis à vis de celui qui est aujourd'hui son Roi... Mais Aléa n'a jamais considéré Thomas en tant que tel, non, le seul capable de la faire ployer le genou est celui qu'elle protège depuis plus de sept années. Il est le seul à mériter véritablement la couronne de granite. Le seul Roi valable et peu importe s'il n'avait pas encore récupérer sa couronne. Il n'y a donc pas de limite à sa soif de pouvoir. Elle murmure. Elle lui en veut, à ce prétendu Roi de la terre, de n'avoir rien fait pour son fils alors qu'il croupissait dans sa cage de feu. Elle lui en veut, à ce prétendu roi, de ne pas avoir eut la bonté de cœur de pardonner à Kaz et de ne le faire revenir que pour grossir les rangs de son armée. J’ai appris que tu étais partie, toi aussi. Je veux tout savoir. Et tu peux me le dire, si tu cherchais à me retrouver. Je sais que ne plus voir mon physique de dieu grec tous les jours devait être rudement difficile pour toi. L'enfant des forêt arrive à faire éclore un nouveau rire entre les lippes de la fille mêlé. par les sept, ce que ça avait pu lui manqué, cette facilité qu'ils avaient de discuté l'un avec l'autre, cette candeur, même lorsque les sujets étaient plus grave qu'ils ne le laissaient entendre. Ils ne se mentaient pas, mais ils préféraient en rire, à quoi bon ajouter du drame dans une situation déjà dramatique. C'est peut-être ce que j'aurais dû faire. Elle soupire alors qu'elle hoche la frimousse à la négative, alors que son regard va se perdre dans le néant. Elle est loin d'être fière d'avoir lâchement abandonné celui qu'elle avait promis de servir. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. C'est juste que de me retrouver dans cette prison m'a fait prendre conscience que je n'avais rien vécu... Que j'étais passé avant tellement de choses. J'ai cru que je pourrais retrouver Allen, vivre ma vie loin d'Adonis.... Mais ma vie n'est jamais réellement complète lorsque je ne suis pas à ses côtés... Elle sourit, un sourire plus timide, alors que ses épaules se soulèvent vaguement. Elle ne sait pas, elle ne sait plus, sa seule certitude, c'est l'amour qu'elle voue à son prince, son roi sans couronne, son précieux Adonis.

Lorsque j’ai été banni, j’ai connu la même chose que toi. L’impression d’avoir tout vécu, de tout connaître. Puis la terrible désillusion. Mes années à la cour, je les ai passé à séduire et à perdre. Ce n’est pas ça, la vie. Cependant, contrairement à toi, je ne suis pas certain de pouvoir changer. Elle revient glisse sa main contre celle de l'enfant des forêts. Elle a toujours eu ce besoin, la mêlée, toucher les personne à qui elle parle, instauré une proximité physique entre elle et ceux à qui elle s'adresse. Elle dévore la distance, sans se soucier de l'impacte que cela peut avoir sur autrui, elle a juste besoin de sentir cet autre, de rendre leur présence plus réelle, surtout quand ce son des personnes qui lui ont cruellement manque comme c'est le cas du beau Ravenscar. Elle serre la main du brun un peu plus contre la sienne, alors que ses doigts taquinent la peau de son poignet. Peut-être que tu n'en as pas envie. Pas réellement. L'herbe n'est pas plus verte ailleurs et notre vie, bien qu’imparfaitement, est ce que nous en avons fait. Pourquoi chercherions nous à en changer? Elle, elle n'en a plus envie, pas alors qu'elle retrouve sa place auprès d'Adonis, là où elle aurait dû se trouver au cours des dernières semaines. Elle soupire encore, elle est fatiguée, épuisée, elle a des difficulté à pensé correctement. Ses doigts s’accrochent un peu plus à la main de son meilleur ami, alors que la douleur s'éveille, déchirant ses entrailles, c'est la seule faiblesse qu'elle s'autorise, la guerrière. Elle le connaît l'enfant des forêts, depuis si longtemps, trop longtemps que pour ignorer les travers de son existence... Mais elle l'aime dans son intégralité, elle aime jusqu'à la moindre de ses failles et les accepte, pourvu qu'il en tire une once de bonheur... Ou au moins de satisfaction. Si les choses doivent être différentes, elles le seront sans que tu n'ais réellement à choisir. Elle sait que les changements se feront d'eux même; le jour où il sera prêt, le jour où il en aura besoin. Pas avant. Elle aime toute les version de ce qu'il pourrait être, elle l'aime lui, tout simplement. Mais lorsque tu es avec lui, tu songes à Allen et à tous les autres qui ne le sont pas, n’est-ce pas ? Elle hausse les épaules, presque incertaine. la vérité c'est qu'elle ne sait pas, elle ne sait plus. Allen a été un point d'ancrage auquel elle s'est furieusement accroché... Pourquoi? Elle ne sait pas. Elle laisse échapper un soupire, encore un soupire. Non. Pas réellement. Il me manque, mais pas tant que ça. Mh. je suppose que j'avais besoin de le suivre pour comprendre qu'il n'était pas celui qu'il me fallait. elle ne sait pas, de nouveau, bien peu habitué à ce genre de sentiment. Elle explore, sans savoir où elle met les pieds, parce qu'elle n'avait jamais aimé à ce point. C'était peut être cela le problème. []Je comprends Aléa. Crois-moi, je comprends…[/b] Elle laisse son regard couleur sur lui avec douceur. Tu comprends parce que tu ressens la même chose. Où se trouve ton coeur, Kaz?

Est-ce que ce sont les médicaments, qui te rendent aussi philosophe? Un sourire qui éclos, un rire qui éclate entre lippes, espiègle et malicieuse, elle lui administre un coup d'épaule, elle échange avec lui un regard complice. Cela fait du bien, de le retrouver, lui, le courant naturel des choses. Ils redeviennent ceux qu'ils ont toujours été l'un pour l'autre. C'est facile, authentique, mais surtout réel. Peut-être que j'ai toujours été la plus réfléchie de nous deux. Qu'elle laisse échappe, relevant le menton, mais son sourire taquin la trahi, alors le rire s'échappe à nouveau, éclate dans cette chambre bien trop calme. Un instant volé au temps, alors qu'elle abandonne cette culpabilité qui lui colle à peau et lui ronge les entrailles, alors qu'elle oublie dans la course des secondes qu'elle a énormément déçu. Elle n'a pas l'habitude, Aléa, de décevoir les personnes qu'elle aime, trop habituée à distiller le bonheur dans la vie de ceux qu'elle aime, elle en oublie ce que c'est, de vivre pour elle, alors elle se leurre, elle se persuade dans le bonheur des autres qu'elle est heureuse elle aussi. L'enfant sauvage vient échouer auprès d'elle, sans le regarder, elle laisse sa frimousse retomber contre son épaule alors que ses bras viennent encercler le sien, à la quête d'un réconfort inaudible, presque imperceptible, comme s'il ne s'agissait que d'un geste tendre. Elle n'a pas l'habitude d'être vulnérable, l'enfant mêlé, non, elle n'a pas l'habitude d'être consolée. Tu trouveras celui qu’il te faut, Aléa. Celui qui te méritera vraiment. Pas un petit toquard comme lui. Le coeur de la fille au bracelet myosotis se serre douloureusement alors que ses doigts viennent jouer nerveusement contre la carne de son bras. Elle se mord la lèvre inférieur. Et si je l'avais trouvé, mais que moi, je n'étais pas la personne qu'il lui faut? Ca l'arrangeait bien qu'il se tienne à côté d'elle, parce qu'elle n'était pas certaine de pouvoir affronter son regard inquisiteur. Ses doigts cessent leur jeux pour venir s'accrocher contre son bras. Et finalement, un soupire fend les lèvres de la sublime créature alors qu'elle secoue son joli minois à la négative, chassant ses pensées ridicules. Est-ce qu'elle aimait Adonis? Oui. Plus que tout autre chose sur cette terre. L'aimait-elle comme ça? Elle n'en savait trop rien. Elle ne le désirait pas, pas comme ça, pas comme tout ces autres qui passaient par son lit... Et pourtant, elle éprouvait un plaisir coupable à s'endormir à ses côtés et son cœur se serrait furieusement à l'idée qu'il puisse la remplacer. Son regard se perd dans le néant, abandonnée à des pensées qui la dépasse. Ce n'est que lorsque la voix de son amis se fait à nouveau entendre qu'elle regagne la réalité. Il est un peu partout. Avec tous les jolis minois d’Aksana. Un sourire, ses yeux roulent, elle n'est pas dupe la protectrice, elle le connaît depuis trop longtemps que pour savoir que cette vérité n'est la réelle, c'est une fable qu'il se raconte... Comme elle même se berçait d'illusion. Est-ce que tu sais… Pour Silke ? Et pour… Pour l’enfant ? Un soupire fend les lèvres de la douce Aléa, alors que ses doigts glissent à nouveau, caresses doucereuse, mais compatissante. La fille des airs, au cœur d'une joute amoureuse déchirant ses deux meilleurs amis. Elle savait, oui, elle demeurait inutile, au milieu d'eux, incapable de savoir comment guérir l'un sans blessé l'autre. Elle s'y employait pourtant, bien trop préoccupée par leur bonheur pour tenir ses distances. Oui, j'ai cru comprendre, mais j'ai la version de Gunnar, pas la tienne... Elle pince les lèvres. Elle est douce, tendre, elle veut sa propre version de l'histoire, nullement teinté par la colère du fiancé bafoué. Elle aimait Gunnar, mais elle ne pouvait se fier entière à sa perception des choses, pas quand son précieux Kaz était aussi impliqué. Dis moi, Kaz, dis moi ce qu'il s'est passé !? Elle ne voulait pas le fustigé, non, au contraire, elle voulait savoir à quel point sont cœur était impliqué, à quel point cette histoire avait pu faire des dégâts dans son monde à lui.

Je l’ai voulu, je l’ai eue, j’en ai payé le prix. Adonis agit ainsi tous les jours mais je suis le seul à avoir été banni ainsi. Comme un moins que rien. A peine un chien. Elle pince les lèvres, la douce. Elle l'aime son précieux prince des forêts, mais elle connaît mieux que personne ses travers, elle ne sait que trop bien à quel point le Ravenscar a raison. Elle finit par soupirer alors que son menton se secoue à la négative et que ses épaules se soulèvent vaguement, distraitement. Adonis a le privilège de pouvoir commettre des fautes qui nous sont interdite. Il a toujours galvanisé les foules. Et c'est peu de le dire. Elle était tombée pour lui. Elle tomberait encore. Elle donnerait tout lui, pas parce qu'il était son protégé, mais parce qu'elle avait vu en lui l'homme qu'il pourrait devenir. Et d'une certaine façon, c'était injuste, tellement injuste, que le commun des mortels ne puissent se permettre les mêmes erreurs, que le commun des mortels tombe en disgrâce lorsque le beau prince ne cessait de briller, lumière incandescente et infaillible. C’était plus fort que moi, elle était là et … C’est comme si je ne pouvais pas lui résister. Elle le voit sombrer dans ses souvenirs, elle le voyait sombrer tout court, les failles perceptibles dans la profondeur de son regard. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, pas pour une fille, pas pour n'importe quelle fille. Elle écoute, la douce, attentive, attentionnée. C’est une sacrée créature, cette Vasara, tu sais. J’avais jamais connu de femmes comme elle, tu sais. C’est peut-être pour ça que j’aurais dû me méfier … Ses lèvres se pincent, délicatement, elle écoute encore, elle croit comprendre, mais elle ne sait pas, elle ne sait plus, parce que la seule personne qui lui a fait cet effet, c'est son précieux Adonis.  Je suis fâché avec Isaak, tu sais. Pour des trucs idiots. Mais surtout parce qu’il m’a annoncé qu’elle portait mon enfant. La vraie raison de mon exil. Mon propre sang, mêlé au tien. Un enfant qui n’est plus, parce que je n’étais qu’un sale bronze. Ce sont ses mots exacts. Elle a mal la petite bleue, mal pour lui, alors elle vient le cueillir entre ses bras, déposée un baiser contre son front, ses doigts glissent contre son dos, son pouce dessinant des cercles pour l'apaiser. C'est tout ce qu'elle peut faire. Mais ne parlons pas de ça, d’accord. Je te connais. Tu vas te mettre à pleurer comme une véritable fillette et devenir insupportable. Elle éclat de rire, elle se cale contre lui; Ferme là, Kaz. J'allais être gentille, mais je ne suis pas sûre que tu le mérite. Mh. Reste là, juste un peu, un tout petit peu. Qu'elle lui demande, ses paupières se refermant sur ses orbes. Elle ne le dira pas la belle Dochain, mais elle est crevée, la douleur est exténuante. Mais elle est trop fière, trop fort, pour dire quoi que ce soit.