Le calme régnait enfin dans le vaste salon décoré pour l'occasion, adouci par le foyer d’une cheminée massive. Les flammes dansaient, léchaient les parois, et éclairaient le visage de Laurel et de Gunnar, tous deux confortablement installés sur le canapé central. La soirée de Noël touchait à sa fin, l’agitation était enfin retombée, maintenant que la famille s’était éclipsée. Encore une de ces belles soirées, où rires et gestes s’échangent, rapprochant les êtres, réchauffant les cœurs. Puis le départ dans la nuit noire, laissant le couple seul. Un film de Noël passait, programme qu’avait choisi la demoiselle, Gunnar lui ayant laissé le choix comme à son habitude. Le genre d’histoire d’amour à l’eau de rose, le genre d’histoire qui se finit bien. Et c’est dans un soupir que le K’han avait consenti à regarder de telles sottises, en réalité bien plus concentré sur Laurel, qu’il avait dans ses bras. Sur ce canapé, tout semblait si loin, et pourtant si réel. Au contact de la Grimsrud, il était comme apaisé, et les flammes hypnotisantes n’aidaient pas à le tenir éveillé. Il s’endormit donc, d’un sommeil léger. Mais il finit par rouvrir les yeux, un peu plus tard, le film n’était pas encore fini. Un nouveau soupir, et une soudaine envie de se dégourdir les pattes. Il entama un mouvement pour se lever, mais ce sont des bras qui le retiennent, qui s’agrippent à lui, comme s’il s’échappait. Comme s’il s’enfuyait encore une fois, loin de cette femme qu’il aimait. Il sourit, un air doux flottant sur son visage, celui-ci habituellement si sérieux. Non, il ne partirait plus, pas cette fois. Il se résigna donc, replaçant la couverture sur les jambes de la Grimsrud, histoire qu’elle n’ait pas froid malgré le feu qui finirait par s’éteindre. S’enfonçant à son tour dans les coussins, il la serra encore un peu plus dans ses bras, tout près de lui, tout près de son cœur. Il n’eut finalement besoin que de quelques secondes pour adapter son souffle à celui, apaisant, de Laurel. Puis le monde sombra, tandis qu’il tombait dans un sommeil sans cauchemar.