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— my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald )

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MessageSujet: — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) EmptyLun 11 Déc 2017 - 3:01

she was the most beautiful,
complicated thing i'd ever seen.
a tangled mess of silky string,
and all i wanted of life, was to sit down
cross-legged and untie her knots.
@Harald Swanson

Le mal s’est infiltré en elle tel un parasite, d’une façon subtile, presque mesquine. La fatigue fut la première chose qui la frappa - elle ne s’en préoccupa guère, le voyage jusqu’à Firekiro l’ayant possiblement épuisée plus qu’elle ne l’imaginait. Mais lorsqu’elle s’écroula dans les bras de son père, alors qu’ils discutaient des derniers développements de la guerre, on s’inquiéta davantage de son état. Elle fut la première à tomber parmi les siens, loin d’être la dernière, cependant. Le clan en entier fut affecté, de même que la population de leur fief, tout aussi durement toucher. Les maîtres et les mêlés tombaient comme des mouches, affligés d’un malaise dont on ignorait encore l’origine et les conséquences funestes. Confirmée dans ses appartements, la belle perdit tout contact avec la réalité, sombrant dans un état végétatif dont elle ne parvenait pas à se sortir. Elle sentait son cœur battre jusque dans ces tempes avec violences, et le moindre bruit qui parvenait à ses oreilles l’agressait, les sons amplifiés par les élancements encéphalique que les migraines lui causaient. Ces nuits de sommeil semblaient agitées – elle geignait tout en dormant et de fines larmes s’échappant de ses yeux clos, suivant les courbes de son visage jusqu’à tomber sur ses draps de soie. Plus d’une fois s’éveilla-t-elle aux prises avec terreurs nocturnes, comme la gamine qu’elle avait déjà été, et sa belle-mère, plus ou moins épargnée par ses souffrances, venaient la border, caressant sa chevelure blonde détrempée par la sueur de ses nuits fiévreuses. Les médecins se reléguaient à son chevet, de plus en plus inquiet de son état qui, sans s’aggraver, ne progressaient pas. Il stagnait. Elle retrouvait parfois la raison, pour de cours laps de temps, et de sa voix affaiblie, elle s’enquerrait des gens qui l’entourait. Elle s’inquiétait pour ses proches, notamment, mais parfois, c’est le nom de Cal, de Dihya, de Loras et d'Adonis, ou même celui de Gunnar ou d’Harald qu’elle marmonnait, des gens à qui elle tenait, peu importe leur allégiance, pour se laisser à nouveau engloutir par la noirceur de la maladie. Plus de vingt jours s’écoulèrent avant que l’on ne remarque un changement positif dans son état. La fièvre tomba, et son teint aussi pâle que la porcelaine sembla se recolorer d’une légère teinte rosée, mais encore trop pâle, trop évaporée pour signifier son retour à la santé. Sa conscience vaguant toujours entre les limbes et la clarté, Laurel percevait à peine les présences silencieuses qui se trouvaient à ses côtés, veillant sur son état : son père, sa belle-mère, sa demi-sœur. Elle émergea de ce coma accablant au bout de longues semaines de convalescence, alors que la mi-décembre s’approchait, et alors que ses yeux s’entrouvraient, une plainte s’échappa de sa bouche entrouverte, la lumière du jour trop agressante pour son regard accablé. Un humain-esclave qui travaillait pour sa famille depuis des années s’empressa de recouvrir la fenêtre des rideaux foncés, se contenant d’allumer quelques chandeliers, disposés ça et là dans la pièce. Il s’éclipsa pendant un court instant, et par la porte entrebâillée, Laurel cru l’entendre discuter. – Elle est enfin éveillée... – Elle perçut quelques soupirs soulagés, et dans un léger brouhaha de paroles échangés, ce fut les bruits de pas qu’elle capta le plus. Une démarche assurée, bien portante, qui ne lui rappelait d’aucune façon celles de ses proches. Quand il apparut dans l’ouverture menant à sa chambre, elle dut cligner plusieurs fois des yeux, convaincu que son esprit lui jouait des tours. – Harald… - prononça-t-elle doucement, toujours aussi troublée de le savoir là, et partagée entre un certain soulagement de le savoir toujours vivant, et une incertitude vile et sournoise, se questionnant sur les véritables raisons de sa présence à Firekiro.


Dernière édition par Laurel Swanson le Mar 20 Fév 2018 - 14:44, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) EmptyJeu 14 Déc 2017 - 18:41

Il a été retourné comme une crêpe, dans un espace-temps d’une rare violence : clac/baf, quelques heures, à peine un jour pendant lequel il a gerbé de la bile, vu des étincèles noires et oranges, et puis plus rien. Il a cru crever pendant vingt-quatre heures, puis un souffle de vie neuf est entré en lui avec la brutalité d’une nouvelle naissance. Tout ça n’était rien, rien comparé à ce que vivait Valrael. Il était resté dans Launondie, à son chevet pendant des jours. S’étant assuré que Marlys allait aussi bien que lui, il avait passé tout son temps et toute son énergie à inciter Valrael à la bataille. Faisant les cent pas dans l’appartement du mêlé, lui intimant de la robustesse, le charriant pour l’encourager, le plaignant au fond de lui. L’esprit vivait sous le règne de lois inconnues. Lorsqu’il était déréglé, alors seulement on comprenait l’étendue de son pouvoir : il contrôlait tout, depuis l’humeur et la constance jusqu’à la qualité de votre digestion. Valrael était en profonde souffrance, et au moment où il le quitta, sa fièvre était certes retombée, mais il ne maitrisait plus sa télépathie. Harald était allé aux renseignements : Valrael était loin d’être le seul, une sorte de virus généralisé s’étant emparé de tout le royaume. Il se sentait chanceux ; la plupart des maitres souffraient le même supplice que leur adiutor. Une dernière étreinte de la main autour de l’épaule fine de Valrael, et il était parti pour les terres de feu qui avaient bercé son enfance, trouvant un train quasi désert tant peu de gens étaient en mesure de faire le déplacement. Avoir été épargné de ce mal signifiait-il quelque chose qu’il aurait dû comprendre ? Ernest aussi allait très bien. Les Sept, en revanche, étaient tous en mauvais état à l’exception de lui-même. Regnar lui avait envoyé une missive détaillant un « nouveau pouvoir », un « feu bleu » soufflé du bout des ongles, comme « pulsé par un métal chauffé à blanc ». Harald avait levé les yeux au ciel. Regnar avait toujours eu tendance à en faire des tonnes pour pas grand chose. Lorsqu’il pose un premier pas contre le sable des terres de feu, il ressent une force puissante l’envahir. Il est habitué à cet effet, spectaculaire au début : revenir dans le berceau de son pouvoir l’exalte et entraine son feu à toujours plus de grandeur. Il attend patiemment que le train reprenne son chemin, s’enfonçant dans les collines rocheuses aux intestins de ténèbres, et une fois seul sur le chemin de l’antre Grimsrud, il prend soudain une inspiration, gonfle le ventre, puis le torse, et enfin recrache par le poing une boule de feu. Mais ce n’est pas ce qui en sort. Un long filament iridescent s’évade de sa main, bien différent de la boule de feu à laquelle il est rodé. Le filament se tortille à la manière d’un serpent dérangé, avant de filer droit devant pour aller s’écraser contre une pierre grise. Interdit, Harald observe sans comprendre le fantôme de son pouvoir sur le décor de Firekiro. Il entend à nouveau les paroles de Valrael, « plus rien ne semble comme avant. Tout ce que je croyais savoir a l’air… défait. » Il se mord la lèvre, soudain angoissé. Maintenant qu’il y pensait, il ne se souvenait pas avoir ressenti le même lien brûlant, le même contact que d’ordinaire lorsque sa main avait pressé l’épaule de son adiutor avant de le quitter. Recentre-toi, lui ordonne une voix intérieure. L’ancienne religion, le feu aérien. Voilà bien quelque chose que tu as appris, qui n’a jamais été intrinsèque ni évident en toi. Tu n’as jamais manié le feu comme la plupart, en te laissant porter par ce qui naissait naturellement ici (il frappe un coup contre son torse). Tu as su faire taire les hurlements du feu écarlate pour lui apprendre les notes d’une chanson différente. Tu as appris tout ça. Et si le feu de ta naissance, et de tes pères et tes mères avant toi n’est plus le même, s’il est étouffé sur des cendres inconnues, ton apprentissage, lui, ne peut se défaire comme une pelote de laine qu’on déroule. Concentre-toi. Son inspiration est l’une des plus longues qu’il ait jamais prises. Il ferme les yeux et se laisse pénétrer par la chaleur presque palpable de l’atmosphère, cherche à faire jaillir de lui des volutes blancs, transparents, se mêlant à l’oxygène et titillant l’azote alentours. L’ayant vu au loin, un des gardes de la Forteresse Grimsrud a pris la décision de venir à sa rencontre, grimpé sur un cheval alezan de taille immense. Harald le sent s’approcher mais, décidé à rester concentrer, n’ouvre pas les yeux tandis que des filaments s’échappent de lui comme s’il fumait de l’intérieur. « Noble Swanson ? » — La ferme, répond l’héritier sans se départir de sa méditation. Lentement mais sûrement, il se sent à nouveau maitre de ses moyens – non pas du don hérité de son clan, de ce feu qui fait la sourde oreille, mais en possession de son expérience de l’ancienne religion, et du feu comme un flamme atmosphérique. Enfin, enfin apparaissent des brasiers incandescents le long de ses doigts, enroulés autour de ses os et lovés là ronronnant. Il accepte de rouvrir les yeux sur le paysage, rassuré sans pour autant se sentir serein. Le garde a posé sur lui un air ahuri. Harald sait qu’il voudrait lui demander comment cela se fait qu’il ne soit pas alité, ni même affaibli au plus haut point, mais il n’ose pas – Swanson oblige. N’ayant, de toute manière, pas les moyens de lui répondre, il choisit de ne pas l’inciter à poser sa question. — Mène-moi à Laurel. Le garde obtempère et descend immédiatement de sa monture pour laisser le maitre du feu prendre sa place. — Laisse tomber. Marchons. Pour l’instant, le cheval lui rappelle encore trop la bataille d’Herindy, les soubresauts des sabots s’écartant violemment des cadavres, les éclaboussures du sang. Le garde attrape l’encolure du cheval et entame la marche en direction de la forteresse creusée dans la roche, Harald silencieux à ses côtés.

Les Grimsrud sont des maitres incontestés de l’architecture rocheuse. Ils ont su voir dans la pierre les zones plus ou moins fibreuses, ont réalisé des jardins intérieurs là où la pierre était épaisse et protectrice de la chaleur, des cuisines contre des parois dont la finesse tremblait sous le joug solaire et réchauffait chaque objet, chaque être à sa portée. C’était de la véritable dentelle, songe-t-il tandis qu’il laisse ses doigts glisser le long des murs, que nulle tapisserie ne vient décorer sinon un tracé de runes incroyablement précis au sein même de la roche. La maladie et l’incompréhension fiévreuse ont établi leur règne entre ces murs : le père Grimsrud lui-même peut à peine se lever pour l’accueillir, et Harald lui suggère aussitôt de retourner à la tiédeur de ses draps ; il saura trouver le chemin. On lui fait état de la santé de Laurel : migraines aveuglantes, coups sourds portés aux tempes, fièvre et délires, épuisement et déshydratation. Ce résumé vient alourdir l’éclat de son regard. Elle est sa fiancée et sa future femme, un don certes politique, mais avant tout humain, qu’il ne peut se permettre de laisser de côté. Elle portera peut-être ses héritiers, qui eux-mêmes hériteront de son élément : elle est bientôt une Swanson à part entière, une sœur autant qu’une amie autant qu’une femme. Herina, la tante de Laurel, l’accueille à la porte de la chambre, et il semble à l’héritier que c’est tout ce putain de château qui a décidé de se mettre en travers de son chemin jusqu’à elle. Il tente de s’armer de patience et écoute les litanies de Madame Grimsrud, son visage rond à la couleur tannée par le soleil, moins dorée que celle de sa nièce, ses yeux bruns, moins verts et moins éclatants que ceux de Laurel, ourdis par l’angoisse de perdre un membre vital à son clan. Elle va mieux, mais elle est encore si pâle aux yeux de sa tante, si frêle… Il hoche la tête. — Pourrais-je la voir… ? Grimsrud ouvre à nouveau la bouche au lieu de s’écarter pour lui laisser le passage, aussi, à bout de patience, prend-il les devants et esquisse-t-il un mouvement pour la devancer. « Elle a prononcé votre nom lors d’un violent accès de fièvre, il y a dix jours. » Il s’interrompt soudain, le regard et la main rivés sur la poignée de la porte. — Pardon ? Madame Grimsrud ne répond pas, et lorsqu’il tourne la tête vers elle, il remarque qu’elle l’observe, préférant trouver les réponses à ses questions dans son expression plutôt qu’en les écoutant de sa bouche. C’est un serviteur qui vient rompre cet instant suspendu. L’homme ouvre la porte que Harald s’apprêtait à pousser, croise son regard et baisse immédiatement les yeux, comme le veut la hiérarchie. « Elle est enfin réveillée. » Sans une réponse, Harald entre dans la chambre de Laurel et referme la porte derrière lui malgré la bienséance qui voudrait qu’un tiers les chaperonne tant qu’ils ne sont pas mariés, laissant hors de ça une Herina décontenancée. Sa haute taille recouvre de son ombre les rais de lumière qui filtrent de la porte, et ses pas l'emmènent jusqu’à son lit, attentif à elle et à comment elle se tient, si elle parvient à tenir redressée, à lever la tête vers lui. Il s’attend à tout, et réalise en arrivant près d’elle que la maladie n’a rien volé de sa beauté. Même épuisée et revenue d’un autre monde, Laurel a conservé sa bouche ronde, sa lèvre supérieure à la cambrure de fleur. Son teint est rosé, empourpré par le mouvement qu'elle vient de réaliser à son entrée dans la chambre, par ces paroles qu'elle a murmurées pour lui. « Harald. » Son regard vert étincèle toujours de cette même stabilité inattendue, apaisante, intelligente. Ses cils noirs, mouillés par la fièvre qui a dû perler à son front et ses paupières, sont étirés et paraissent plus longs que jamais, rejoignant le même noir que sa pupille et encadrant le prasini de son iris doux. Il ne peut retenir un sourire. A présent qu’il la constate si fraiche, si belle, il sait qu’il peut trouver en lui la force d’une moquerie, de quoi apaiser les craintes potentielles qui sommeillaient en elle. — On me dit que tu passes ton temps à dormir pendant que je m'escrime à la guerre. Je suis venu vérifier. Il hausse un sourcil, faussement sceptique. — C’est comme ça que tu envisages la répartition des taches au sein d’un couple ? Son sourire vient absorber toute trace d’une véritable contrariété. Il laisse à plus tard les questions sur son propre pouvoir, sa propre épreuve de la maladie – fulgurante mais ridiculement courte par rapport à celle vécue par Laurel. La seule chose qui compte pour l’instant, c’est de lui montrer qu’il est bien décidé à à être là.
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— my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) Vide
MessageSujet: Re: — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) EmptyMar 16 Jan 2018 - 2:36

La noirceur habitait depuis trop longtemps les iris de la fille des flammes, son regard n’ayant point perçu de lumière depuis bien trop longtemps. Cette impression d’avoir fixer l’astre solaire de trop près, de s’en bruler les rétines alors qu’elle ne cherchait qu’à l’observer, l’admirer. À l’image d’Icare, elle s’abima de cette luminosité trop vaste, et la plainte presque muette qui brisa le silence de sa chambre alerta le serviteur qui veillait au bien être de l’héritière. L’obscurité l’enveloppa, réconfortante, rassurante et elle aurait pu s’y glisser à nouveau, se laisser enlacer par ses charmes nocturnes, et retrouver Morphée qui l’avait tant de nuits bercées. À moins que ce ne soit que ceux d’Herina, cette belle-mère qui l’avait élevée comme sa propre fille, endossant ce difficile rôle de mère de substitution pour une gamine qui ne comprenait pas que les Dieux ait pu lui arracher l’essence même de son existence. Libérée de l’épais brouillard qui avait, depuis trop longtemps, prit ses aises dans son esprit, et les sens plus en alerte qu’ils ne l’avaient été au cours de ces dernières semaines, Laurel se darda plutôt à tendre l’oreille sur les vestiges d’une conversation de couloirs, de l’autre côté de cette porte la séparait, elle, du reste du monde. De son monde. Elle percevait le moindre son, le moindre soupir, de par ce faible espacement qu’avait laissé l’humain dans son sillage, en quittant sa chambre. L’homme qui emprunta le même chemin, à l’inverse, différait pourtant de cette silhouette commune qu’elle ne saurait pas à même de reconnaître dans une foule. Elle n’est pas certaine s’il s’agit d’un mirage, vestige résiduel de cette forte fièvre, d’un cauchemar éveillé, où la banalité de la scène aurait su calmer ses suspicions, ou d’un simple fait réel, aussi étonnant que perturbant, la plaçant dans une situation délicate dont elle ne pouvait s’échapper, la crainte côtoyant l’apaisement dans son corps douloureux, ankylosé par des semaines d’immobilité. S’appuyant sur ses coudes, elle fit le vain effort de se redresser, puissant dans le moindre de ses forces pour ne serait-ce que se montrer sous un meilleur jour, même si les traits fins qui marquaient son visage se creusait dans son teint blafard. Le rouge lui monta rapidement aux joues et elle sentit ses membres tremblés sous le poids de la pression qu’elle exerçait sur eux, mais elle s’entêta. Elle était de flammes, et le feu ne vacillait jamais. Elle le sentait, toujours aussi brulant, couler dans ses veines au même rythme que son sang. Quelque chose avait changé, pourtant, mais Laurel fut incapable de comprendre quoi. Ce creux dans son ventre, ce trou béant qui se trouvait là, sous sa peau laiteuse, ce sentiment d’avoir perdu quelque chose, un bien précieux qu’on lui aurait arraché. Mais faisait fit de ses débâcles intérieures, c’est vers lui qu’elle porta toute son attention, vers Harald qui s’approche lentement vers elle, vers ce regard scrutateur, qui la contemple, qui l’étudie. Un regard qui la paralyse, même si elle se garde bien de le laisser paraitre. Pourquoi ce sourire apparait-il au coin de ses lèvres, elle l’ignore. Elle l’ignore et ça la met dans tous ses états, bien qu’elle tente de rester maitre d’elle-même, toujours aussi inquiète, toujours aussi incertaine des raisons de sa présence ici, à Firekiro. Et quand il prend finalement la parole, elle s’accroche à ses mots, à ce qu’ils cachent, à cette moquerie qui perce sa voix étonnamment calme, presque tendre. Un reproche, un simple reproche que ses lèvres étirées viennent vite capturer, anéantissant les derniers scrupules qui alimentait les sombres songes de sa fiancée. – Je… je ne voulais que faire une sieste, pour me détendre en attendant les nouvelles du front. – clame-t-elle finalement pour sa défense, la naïveté trônant au bout de ses lippes. – J’ai dû m’assoupir plus profondément que je ne l’imaginais. Là n’était pas mon intention. – Elle ignore même la durée de sa convalescence.  Combien de temps s'était-il passé depuis que le mal s'était entiché d'elle? Un jour ou l'autre, cette réponse lui viendra, mais pas maintenant. Tâchant de se montrer affligé, une moue presque enfantine se dessinant sur son visage, elle n’e parvient pourtant pas à jouer au même jeu que lui. Pourtant, un éclat de rire cristallin, aussi léger que le vent, traverse l’orée de ses lèvres. Ses muscles relâchent un peu de cette tension qui lui barre le dos, libérés d’un poids bien inutile qu’elle s’entêtait à porter sur ses bien frêles épaules. Son regard pourtant, se gorgent de larmes, ses émotions se mélangeant dans un amalgame dont elle parvient mal à tirer les ficelles. Elle se sent si fragile et si forte à la fois, toujours aussi faible, mais portée par la chaleur de son élément qui crépite en elle. D'un geste lent, sa main tremblante se tend vers lui. Elle veut sentir ses doigts s’enroulés autour des siens, juste pour s’assurer qu’il est bien réel. Qu’il est là, avec elle.
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MessageSujet: Re: — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) — my skin has turned to porcelain, to ivory, to steel ( laurald ) Empty

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