pseudo et prénom ‹ gérard, cometvictim666 mothafucka âge ‹ celui de mimi mathy comment as-tu trouvé le forum? ‹ en cliquant sur l'icône de chrome pays ‹ pays imaginaire fréquence de connexion ‹ h24 votre avis sur le forum ‹ vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

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Le soleil tapait fort depuis son haut piédestal céleste, étouffant les quelques âmes en peine réunis dans le jardin derrière leur demeure. La plupart d’entre eux n’étaient pas encore majeurs, seuls les parents connaissaient l’âge de maturité. L’aîné avait tout juste quinze ans, ses cadets suivaient de près. Tous étaient rassemblés en demi-cercle auprès du grand cyprès, celui même qui dominait le fond de la cour arrière. Les habits aux riches tissus colorés avaient été tronqués contre des plus simples, et bien plus sombres. Voilà que la famille Harlaw revêtait le noir depuis quelques jours déjà. Les larmes salées coulaient déjà sur les joues de la mère de famille, cette grande brune pourtant d’ordinaire si impassible. La gamine pleurait elle aussi, enfant qu’elle était, trop sensible, pleureuse professionnelle. Quant aux hommes, on leur avait enseigné d’être forts, même dans leurs moments de faiblesse. Le père retenait ses pleurs, mais son visage marquait le coup et la tristesse intense qui habitait son fort intérieur. Le cadet, à peine âgé de treize ans, se retenait tant bien que mal, prenant exemple sur son père, lui qui désirait déjà être un homme, malgré son jeune âge. Quant à l’aîné, de son nom Loras, son visage était fermé, impassible, et dans son regard on ne pouvait déceler une once de chagrin. Seulement une amère intention de vengeance, et une colère sourde balayait l’âme du garçon. Devant la charmante famille avait été posé sur la pierre froide le linceul blanc du premier fils. Il avait les cheveux blonds comme le blé, et la vingtaine tout juste fêtée. Son nom, qu’on soufflait aujourd’hui entre deux sanglots, sonnait juste et fier : Lancel. Parti à la guerre dès qu’il en avait eu l’âge, voilà qu’il revenait enfin auprès des siens. Son corps était désormais froid, et sa peau pâle, et son cœur avait cessé de battre. Aujourd’hui, il rejoignait les vers et autres bestioles vivant six pieds sous terre. Il quittait ses proches, et autres vivants, et se faisait une place parmi ses illustres ancêtres, au fond du jardin, sous le grand cyprès. Le père et le frère aîné se chargèrent de jeter le corps au fond du trou, tandis que la mère et ses plus jeunes le recouvrirent d’une poignée de terre chacun. Rien ne fut dit, le silence accablait l’assemblée tout autant que le soleil et ses rayons traîtres. La mère Harlaw quitta le lieu la première, ses joues inondées de torrents salés. Son mari resta quelques instants supplémentaires, son regard gris planté sur le corps sans vie de son aîné. Sans un mot, il tourna les talons et disparut au loin. Restèrent alors les trois enfants, entourant leur aîné disparu. « Ils paieront pour ça. » La voix mature de Loras brisa le silence religieux qui s’était imposé de lui-même sur la fratrie. « Qui donc ? » lui répondit son cadet, Luwyn, qui n’avait jamais été le plus malin. « Les responsables. Ceux qu’ils l’ont tué. » répliqua le premier sèchement, énervé par la mort de son aîné tout comme par la stupidité de son cadet. « C’est la guerre. Personne ne l’a tué. Tout le monde en est pourtant responsable. » La voix, plus fluette que celles qui s’exprimaient déjà, étonna le colérique. Il en aurait presque oublié la présence de Lyanna, mais sa sœur se tenait face à lui et avait séché ses larmes. Son visage enfantin reflétait la même détermination que celui de Loras. Celui-ci fut surpris du portrait dépeint par sa jeune sœur, elle qui n’était encore qu’un bébé à ses yeux. Mais son regard dur - bien que rougit - et ses lèvres pincées lui donnait soudainement quelques années de plus. Luwyn souffla, envoya de son pied un caillou au loin. « Père et Mère nous attendent pour le repas. » conclut-il avant de prendre le même chemin que ses parents prirent des minutes plus tôt. Lyanna planta son regard gris dans celui de son aîné, laissant le temps à celui-ci de s’apercevoir à quel point elle avait grandi en une fraction de secondes, puis suivit Luwyn jusqu’à la demeure.

Les chevaux marchaient au pas, leurs sabots écrasant l’herbe folle du pré sauvage. L’étalon blanc du prince respirait la même fierté gracieuse que celui qui le montait. L’héritier du trône observait la nature environnante de son regard absent, son escorte le suivant de près. Il ne faudrait pas qu’il arrive malheur au prochain roi d’Aksana alors, comme à chacune de ses sorties, bon nombre de gardes avaient été sélectionnés pour protéger le rejeton. Loras faisait ce jour-là partie de l’escouade, lui qui avait gagné la confiance de l’Impératrice au fil des années de son service, lui qui avait sympathisé avec le fils, lui qui se voyait désormais confiait les tâches les plus secrètes et importantes. Il n’était plus le fils de l’esclavagiste de Greenstall, celui qui avait perdu son aîné à la guerre, mais un homme de confiance sur lequel la couronne pouvait se reposer. Il obéissait à la mère, s’occupait de la fille, entraînait le fils. Loras occupait pleinement le rôle de l’homme à tout faire qu’il était. Se séparant du reste de la garde rapprochée, il mena son cheval au trot jusqu’au prince impérial. Le silence régna quelques instants de plus, alors que la balade continuait son cours dans la nature environnant la capitale du royaume. « Votre sœur revient à la cour demain. » Une information dont il ne savait s’il était au courant, une pourtant qu’il se sentait obligé de transmettre. Geôlier à temps partiel de la princesse audacieuse, il connaissait depuis quelques temps déjà la date du retour de celle-ci. Son frère, jumeau qui plus est, se devait d’être tenu au point. « Grand bien lui fasse. » finit par souffler celui-ci, indifférent au sujet de la conversation. Une réaction qui étonna néanmoins le bronze, lui qui avait entretenu le prince sur l’état de sa sœur lors des premiers mois de sa captivité. « Cela fait huit ans que vous ne l’avez pas vue. » Il insista, hypocrite qu’il était. Combien d’années cela faisait-il qu’il n’avait vu sa sœur, son frère, leurs parents ? Depuis son arrivée à Launondie, il y a vingt ans de cela, il n’avait pas pris la peine de retourner à Greenstall. Les lettres qu’il envoyait au reste de sa famille se firent de plus en plus rares avec le temps, jusqu’à s’arrêter définitivement. Le silence s’était installé sur le duo, laissant la remarque de Loras pendre dans le vide, faisant seulement face à son écho fantomatique. Cal Oshun continuait de faire avancer son cheval, se souciant peu des inquiétudes de son comparse, et encore moins du retour de sa chère jumelle. Le paysage lointain était tout aussi silencieux, seul le bruit des sabots et des quelques paroles échangés entre les gardes venaient le troubler. Les prés n’étaient pas cultiver à cette époque de l’année, et la saison de la chasse qui ébranlait les forêts alentours n’avait point commencé. « Elle a dû bien grandir. » finit par prononcer le prince, impassible, indifférent. Loras finit par comprendre le message transmis subtilement par son supérieur : évoquer la princesse Isaure était une perte de temps. Alors qu’il laissa le noble poursuivre au calme sa promenade équestre, un sourire naquit au coin de ses lèvres en même temps que les souvenirs de la captivité de la jeune femme fleurissaient dans son esprit. Si le prince ne savait se satisfaire du retour de sa sœur, Loras en tirait un plaisir muet.

D’une main experte, il passait et repassait le torchon sur ses jouets. Les lames brillaient sous la flamme des flambeaux accrochés aux murs, attirant encore et encore la convoitise et l’envie de l’homme occupant seul la pièce. Elle lui était dédiée, cadeau de l’impératrice pour son fidèle inquisiteur, rangement pratique pour ses jouets, confessionnal intime de ses pensées torturées. Les étagères et tables regorgeaient d’instruments de toutes sortes : pinces, couteaux, lamelles de cuir, et d’autres encore bien plus inventifs. Ses bijoux, ses outils de travail, ses pinceaux d’artistes. Le sang était sa peinture, la chaire de sa victime sa toile. Un art dans lequel il l’excellait, torture des beaux jours, un qu’il avait appris en autodidacte. Il ne savait si ni son père, ni sa mère, étaient au courant de son passe-temps, lui qui les avait quittés pour simplement servir l’empereur en tant qu’écuyer. Peu à peu, il avait gagné la confiance et ses pieds d’ambitieux avaient gravis les échelons de l’échelle sociale. Voilà qu’il s’était retrouvé là, sans vraiment savoir comment ni pourquoi, mais qu’il semblait que sa place soit celle-ci. Le plaisir qu’il prenait chaque jour à peindre les prisonniers nourrissait d’une substance sombre et ténébreuse le monstre en lui qui était né à la mort de son aîné. Lancel avait réveillé en son cadet, à son départ, une envie de vengeance, venant silencieusement avec son amie maléfique. Il était, depuis, devenu ce jeune homme pervers et vicieux cherchant à satisfaire son plaisir dans les cris d’autrui - cris de jouissance sexuelle, cris d’appel à la merci. La porte de la remise s’ouvrit, interrompant l’homme dans son cheminement de pensée. Sur le pas de la porte se tenait, réservée et menue, une jeune fille habituée à arpenter les couloirs supérieurs du palais. Nadyn ? Il l’avait déjà aperçue auparavant, sans pour autant prêter attention à elle. Rosalie ? Dame de compagnie d’une des princesses Oshun, elle coiffait et habillait les corps précieux de ses Majestés. Elle travaillait dans le luxe, la lumière, la délicatesse. Rien à voir avec ce que les cachots familiers de Loras renfermaient. Roslin, qu’elle s’appelait. Il s’en souvenait à présent, alors qu’il reposait et chiffon et arme, intrigué par cette venue surprise. « C’est donc ici que tu t’amuses ? » finit-elle par prononcer de sa voix légère, en s’avançant dans la pièce, son regard traînant sur les objets de torture. Son doigt osa même glisser sur certains d’entre eux, attrapant poussière, grattant rouille et sang séché. Les lèvres de la jeune femme s’ornèrent d’un sourire fin et coquin, un qui pouvait ravir le monde entier s’il y était exposé. Mais comme Loras, Roslin vivait dans l’ombre de la couronne. « Que fais-tu ici ? » Elle ne prêta pas attention à la question du bourreau, continuant son inspection maligne de la pièce et de ses objets curieux. Ses pas résonnaient dans le silence humide de l’endroit, et dénotaient encore plus la présence de la jeune femme en ces lieux. « J’aimerais apprendre tes jeux. » finit-elle par lui répondre, relevant ses prunelles sur lui. Froides, sombres, dures, elles reflétaient tout ce que son apparence soignée n’osait montrer. D’une main, Roslin attrapa une pince qu’elle mania librement face à une victime imaginaire. Loras l’observa jouer innocemment, la découvrant sous un nouveau jour. « J’ai envie de m’amuser moi aussi. » Elle s’était suffisamment rapprochée de lui pour attraper l’une de ses mains et y déposer en son cœur la dite pince. Ses lèvres s’étiraient en un sourire carnassier.

D’un coup de pieds, on défonça la porte de bois. Aussitôt, des cris rugirent des deux côtés. Les assaillants criaient ordres et menaces, les assaillis hurlaient leur méthode de repli tout comme leur surprise. Ils devaient sans doute s’attendre à ce que l’on découvre leur planque, mais peut-être ne s’y attendaient-ils pas de sitôt. Une source, un indice, qu’importe le moyen, mais l’Impératrice avait fini par donner l’ordre à Loras de mener quelques hommes à cette adresse afin d’arrêter ceux qu’on soupçonnait de faire partie de la Résistance. Ça courrait dans tous les sens, ça se battait, ça saignait, c’était moche à voir, ce méli-mélo de corps. Loras se tenait encore à l’extérieur, témoin de ce bazar clandestin. Soudain, alors qu’il se tenait droit face au spectacle offert par ses hommes, on le bouscula et la silhouette criminelle s’enfuit dans la rue, slalomant souplement entre les passants. « Arrête-toi ! » lui cria le bronze avant de partir à sa suite. Son passage fut tout aussi mouvementé : une main sur son pommeau, l’autre poussant les civils hors de son chemin. Certains tombèrent par terre, criant reproches et insultes à l’homme de main de l’impératrice, mais qu’importe, Loras devait rattraper le fugitif. Personne ne devait s’échapper de l’escouade qu’il menait, tous devaient être capturés - vivants de préférence - et ramenés pour subir un interrogatoire. La Résistance menée par les traîtres Osanos devenait une plaie pour la couronne, et Loras était l’un de ceux qui se devaient d’éliminer la menace avant qu’elle ne fasse trop de dommage. Honneur, loyauté, serment donné à la couronne des quatre nations, voilà ce qui le motivait à courir dans les rues de Launondie à la poursuite de l’individu recherché. Il vit la silhouette tournait dans une ruelle à gauche, et Loras sourit en s’engouffrant dans un passage caché qui lui donnerait de l’avance sur sa proie. Arrivé au bout du passage, il tomba nez à nez avec celle qu’il poursuivait. « … Lyanna ? » Pas de doute sur l’identité de sa prise : blondeur des blés familière, regard gris et dur du paternel, etc. « Bonjour, mon frère. » lui répondit-elle, un sourire étirant l’extrémité de ses lèvres. « Tu m’excuseras, mais je dois y aller. » La sœur Harlaw fit quelques pas, espérant se défiler de sa démarche confiante et féminine qui la caractérisait depuis sa jeunesse. Loras lui attrapa le poignet, plongeant son regard dans celui de sa cadette. « Tu n’iras nulle part, Lyanna. Je te ramène - » Elle sourit de nouveau, si sûre d’elle. Une attitude qui commençait à exaspérer l’aîné, lui qui avait autrefois admiré le changement chez sa sœur. De ses doigts fins, elle détacha l’emprise de son frère. La main de l’homme retomba mollement le long de son corps. « Ne t’en fais pas pour moi, mon frère. Je pense que l’on se reverra assez vite. » Elle s’approcha de lui et déposa un baiser sur sa joue. Stupéfié par cette rencontre inattendue, Loras la laissa disparaitre dans son dos. Voilà près de vingt ans qu’il n’avait pas vu sa cadette. Il la pensait professeure à l’Académie, et il découvrait à présent qu’elle faisait partie du camp adverse. Lyanna était résistante, et lui avait pour mission de l’éliminer.