THESE ARE THE CLOUDS
about the fallen sun,
the majesty that shuts her burning eye

c'est dangereux d'être elle, elle l'a toujours su, dès l'ouverture de ses yeux sur le monde et dès qu'elle s'est vue dans les regards posés sur elle. fille de wafa comme alaia était fille d'aissatou, elle était une cible privilégiée pour atteindre cruellement voire mortellement l'une des reines de launondie. la rue n'est pas tendre avec les enfants, les filles deviennent vite, bien trop vite des femmes, les garçons des hommes. petite, elle a été effrayée un temps. jeune louve cachée dans l'ombre immense de sa mère, croyant se protéger du monde hostile dans cette pénombre apaisante. ça n'a pas duré longtemps : wafa a fait taire sa peur, non pas en la muselant mais en la jetant à la face du monde. tu mourras, lui a-t-elle dit, n'aie pas peur de ce qui arrivera, mais crains plutôt ce qui ne viendra pas quand tu l'auras appelé, car ce sera la preuve que tu as échoué. dès qu'elle a su tenir sur ses deux jambes, asrae a été formée aux arts martiaux. d'abord la maitrise de soi, la méditation et la concentration. ensuite l'attaque : viser les points spéciaux de ses adversaires, calculer les désavantages et les retourner en sa faveur. être capable de faire le poids. montrer du respect. savoir se forcer, s'infliger, faire semblant. mentir avec sincérité. laisser éclore, lentement, sûrement, la flamme de son élément comme une rose se prélasse en s'ouvrant. apprendre la modération, pour s'autoriser la démesure. apprendre la pauvreté et le besoin, pour se permettre la luxure.

elle ne connait pas son géniteur, un mercenaire des terres du feu dont elle a hérité les traits asiatiques (elle a souvent pensé aux yinren, mais n'a jamais cherché plus loin). à treize ans, elle portait son premier tatouage, tamponné dans la chair, horimono créé sous le patronage de sa mère dans le plus grand secret des bas-fonds de la capitale. le début d'un long, long ouvrage du temps à mesure que l'âge adulte prendrait ses marques en elle. son art préférée pour le combat est le bō-jutsu, elle manie le bâton comme peu le savent dans tout aksana. les meilleures années de sa vie ont, jusqu'ici, été celles de l'académie. digne fille de wafa, elle a pu laisser éclater en elle des qualités jusqu'alors endormies : la maitresse du feu qu'elle était, l'amoureuse de la chair et des corps, l'impassible cynique. l'éclat de la jeunesse s'est terni et a laissé place à la femme qu'elle est, the crowgal, la femme corbeau volant de rues en rues, de maisons en maisons, de villes en villes, incarnation de la bouche et des oreilles khodja. la voir arriver enveloppée dans sa cape noire, ses yeux en forme d'amandes étincelant sous son capuchon, est un signal funeste ou une bénédiction.  

nature du lien ‹ les al kashir connaissent bien les khodja. wafa khodja et raïa al kashir, devenue kimora, ont passé la majeure partie de leur enfance ensemble. leur amitié semble indéfectible, et si elle ne concerne pas les hommes (dont souliman), elle est plus vivante qu'un éternel brasier. lorsque raïa est tombée enceinte et a réalisé que son fils à naitre serait du signe du scorpion, les étoiles à sa naissance formant une alliance planétaire parfaite entre le feu et l'eau, elle a contacté l'amie du feu, son double du même sexe, son yang, wafa. wafa attendait le retour d'un mercenaire de la nation du feu pour être fécondée par lui : dans un an, elle donnerait naissance à une fille. aux yeux des deux femmes, il était évident que leurs enfants allaient former une union indéfectible. les femmes possèdent une connaissance des choses du désir bien plus poussée que celle des hommes : elles ont planifié la rencontre entre kaspar et asrae à un moment stratégique de leur puberté respective. trop jeunes, ils deviendraient les meilleurs amis et entretiendraient une relation fraternelle dont les mères ne voulaient pas. mais les faire se rencontrer dès la puberté et l'éveil des sens, c'était s'assurer une attirance entre les deux. c'est donc à douze ans pour asrae, treize pour kaspar, que wafa khodja et raïa kimora ont mis leurs enfants face à face. ce fut au-delà de leurs espérances, au-delà d'un bien trop simple coup de foudre. leurs enfants étaient plus complémentaires qu'on n'aurait su l'imaginer. les femmes en plaisantent encore, persuadées que d'avoir autant parlé de l'un et de l'autre pendant qu'elles étaient enceintes avait forcément créé une attente insoutenable de rencontrer l'autre chez kaspar et asrae. aux yeux de kaspar, asrae est tout. une femme (sur laquelle il pourra toujours compter, une ancre, un pilier digne de toute son admiration et sa dévotion), une sainte (il lui voue un culte de sa propre invention, avec les offrandes qui vont avec), une amante (elle partage sa passion de la chair et elle est de très loin son meilleur coup), une soeur (il lui semble avoir grandi avec elle depuis l'état de foetus), une amie (de ces amitiés qui ne tombent jamais dans l'oubli, de celles dignes d'être chantées et écrites en poésie). ils étaient persuadés de se marier, d'autant qu'ils ont été anoblis en même temps, mais les plans de kaspar se sont alors tournés vers un autre choix (nurie kemble), et asrae a suivi, bouffée par l'entrain et l'euphorie de la nouveauté, et attend son fiancé à venir pour en informer kaspar. ce changement de plan ne les a jamais effrayés : rien au monde ne saurait les séparer (du moins le croient-ils). aux yeux d'asrae, kaspar est une partie d'elle, la moitié de son âme. lorsqu'elle sortait, à l'académie, avec d'autres garçons, elle ne pouvait s'empêcher de rire en les voyant inquiets devant kaspar et peu demandeurs de sa présence (tu es sûre qu'il est d'accord ? et s'il nous voyait, là, maintenant ?). cette aura révérencieuse n'a fait que nourrir son amour pour kaspar. il est le seul à la savoir à ce point, à la vivre et à l'investir tout comme elle le vit et l'investit. elle réservait sa première fois uniquement pour lui, mais elle a appris qu'il avait fait l'amour juste avant de le lui faire à elle à une autre fille, pour s'entrainer et être au maximum de ses capacités pour asrae. une fois la colère passée, elle en était pliée de rire, et lui aussi (wafa a d'ailleurs beaucoup apprécié l'anecdote ; elle adore kaspar). elle est la femme alpha, la courtisane suprême, celle à laquelle jamais kaspar ne dit non. la reine dans ses nuits orgiaques, l'impératrice de sa villa des bas-fonds dans laquelle elle entre et sort sans avertir. auprès d'elle, les réflexes de kaspar sont uniques. il est capable d'enfouir sa tête dans le creux de son cou, de la serrer fort contre lui, des attitudes qu'il n'arrive pas à avoir avec qui que ce soit d'autre. avec lui, elle est cruelle, passionnée puis tendre. plus jeunes, ils se lançaient des défis dont beaucoup auraient pu les tuer, surtout lui, qui réalisait chaque gage qu'elle lui lançait en échange de promesses charnelles dont le détail restera entre eux. elle ne le quitte pas, jamais en pensée si elle doit s'éloigner géographiquement. elle l'observe se révéler depuis qu'il a muté en faveur de la maitrise du sang, persuadée qu'elle a toujours été de sa puissance, de son talent. son feu brûle pour l'eau rouge que kaspar fait danser, et elle montre beaucoup d'intérêt pour son investissement dans la nation de l'eau.

nature du lien ‹ merci de décrire dans cette partie, votre lien avec le scénario. Vous avez le choix sur la forme à adopter, un rp ou un texte narratif, mais soyez créatif et n'hésitez pas à ajouter plein de détails encore une fois. Cela peut faire la différence entre un scénario pris et un autre. merci de décrire dans cette partie, votre lien avec le scénario. Vous avez le choix sur la forme à adopter, un rp ou un texte narratif, mais soyez créatif et n'hésitez pas à ajouter plein de détails encore une fois. Cela peut faire la différence entre un scénario pris et un autre. merci de décrire dans cette partie, votre lien avec le scénario. Vous avez le choix sur la forme à adopter, un rp ou un texte narratif, mais soyez créatif et n'hésitez pas à ajouter plein de détails encore une fois. Cela peut faire la différence entre un scénario pris et un autre.

nature du lien ‹ il y a une certaine fascination qu'asrae réussi à réveiller en al-ghul, qu'elle n'a connue nulle part ailleurs qu'en la regardant elle, les dessins sur sa peau, sa violence disciplinée, percutante dans sa précision, ses paroles calculées, sa présence comme une ombre, qui disparaît tout aussi rapidement, insaisissable et effrayante. un respect qu'elle ne feint qu'en présence des mères, mais qui est bien réel devant asrae, qui est teinté d'une crainte qu'elle n'avouera jamais. une crainte dont elle ignore l'origine, différente de celles qu'elle peut ressentir devant un adversaire parce qu'asrae est un danger tout autre, quelqu'un qui compte, qu'on sait qu'on ne peut égaler, que l'on a presque peur de décevoir. cette peur est née de l'admiration qu'elle lui portait quand elle n'était qu'une adolescente esseulée qu'on chargeait du pire, qui s'efforçait d'y prendre goût ; un regard envieux qui se posait par moments sur la vie d'une future reine des bas-fonds, contemplation quasi-mystique d'une vie qu'elle rêvait le soir, en s'imaginant à son tour avoir sa propre noblesse à jhiu n'guri, sa ville au creux de la main. elle est venue de loin depuis. quelque part, al-ghul sait que si, plus jeune, elle n'avait pas fantasmé de mythes autour d'asrae khodja, (toutes ces nuits qu'elle passait, allongée sur les toits brûlants, du sang séché sur les mains qu'elle acceptait, des brûlures sur tout le corps dont elle ne se plaignait pas, seule, toujours seule, songeant à ce que ça ferait d'être elle), elle n'en serait pas arrivée là aujourd'hui. elle n'aurait pas pris le même chemin, n'aurait ressenti le besoin d'impressionner personne, de provoquer personne, ne se serait jamais fait remarquer auprès des khodja, n'aurait même pas voulu d'eux, parce que au fond, elle n'a accepté la main que les mères lui ont tendu que parce qu'elle l'a secrètement désirée pendant si longtemps. et si asrae ne connaîtra jamais les détails, elle voit bien dans le changement (pourtant si subtil) de comportement d'al-ghul en sa présence, ce qu'elle représente pour elle. elle en joue parfois, en feignant une indifférence telle, qu'al-ghul ne pourra jamais se douter de ses réelles intentions.

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