La Wolffhart avait laissé la reine sans scrupule savouré son couronnement, quittant la cérémonie alors que les nouvelles familles s'agenouillaient pour lui prêter serment. Elle aurait dû se trouver parmi eux, le sang changée en perle d'argent, comme elles se l'étaient promis. La traîtresse n'en avait rien fais, la dépossédant de l'essence même de l'espoir qui avait gonflé son cœur. Elle aurait tout aussi bien pu enfoncer sa main dans sa cage thoracique pour en extraire le palpitant de son amie, la douleur aurait été la même. Les sentiments hurlaient en elle se mêlaient et s'entremêlaient, aussi contradictoire qu'incompréhensible. Elle ne parvenait pas à raisonner, comme anesthésier par l'affront que l'usurpatrice lui avait infligée. Elle l'avait bafoué, elle, sa famille, mais aussi les années d'amitié qu'elle avait partagée, avant que la belle azurite ne tombe sous le gourou des tyrans des flammes... Et pourtant, elles en étaient là aujourd'hui, réduite à une haine dévorante qu'elle ne parvenait pas à raisonner. hettie se contrôlait, elle avait puiser en elle la force nécessaire pour attendre le lendemain pour confronter celle qu'elle considérait encore comme une amie il y a peu. Elle perd son souffle, suffoquant dans les méandres de ses pensées bien trop obscures pour être prononcée à haute voix. Elle attendait, la précieuse, dans l'un des petits salons privé de cette reine sans honneur... Cette reine qui ne serait définitivement pas la sienne. Elle aurait pourtant adorée pouvoir l'ériger comme la sauveuse du peuple des océans, lui pardonner la traîtrise qui l'avait poussé à vendre les siens... Elle aurait pu, pour elle, pour ce qu'elle représentait... Mais Merle avait tout envoyé voler en éclat en laissant les Wolffhart dans l'ombre, en oubliant les promesses qu'elle s'était faite. Elle pianotait contre les accoudoirs, nerveuse et pourtant impatiente de confronté la maudite Osanos. Elle voulait l'entendre de sa bouche, découvrir toute la malveillance de cette fille qu'elle croyait pourtant connaître... Elle s'était illusionnée, car jamais une amie ne lui aurait arraché cette chance d'élevé à nouveau sa famille. Son regard errait sur la pièce... Elle ne pensait pas que la magnifique Azurite serait habitée par l'un des siens avant de nombreuses années... mais cette reine était encore l'une des leurs? Rien n'était moins sûre. La porte s'ouvre, laissant place à cette reine dont la beauté était sans pareille. La ténébreuse ne se lève pas, elle s’accroche au siège contre lequel elle repose, elle se refuse de courber l'échine face à elle, pas après sa trahison. Elle la darde de son regard sombre où se cultive les ténèbres et la noirceur... Et dans une étincelle, c'est la tristesse qui scintille et fend son visage. Comment as-tu oser me faire ça? Sa voix est rauque, brisée... Elle n'a pas prononcé le moindre mots depuis le couronnement et même Hedda ne s'est pas risquée à l'extraire de son mutisme.

L'Osanos n'est plus celle qu'elle a connue autrefois, plus réellement, elle se cache derrière des apparats qu'elle ne possédait pas autrefois. Elle se dissimule derrière cette couronne et le titre vulgaire qui va avec celle-ci. Pourtant, celle qu'elle a toujours connu est là, recherchant l'approbation de cette autre qui lui fait face sans lui montrer les signes de respect qui incombe à une reine. Elle se débarrasse de la tiare qui doit peser sur sa tête, tant les sacrifices pour l'obtenir ont été important. L'on ne t'as donc jamais appris les bonnes manières ? Un sourire fend les lèvres délicieuses de l'indomptable alors qu'elle garde son regard ancré dans celui de cette reine de rien du tout. Elle ne comprend que trop bien ce qu'elle veut lui signifier lorsqu'elle lui parle de respect... Mais que connait-elle au respect, elle qui ne tient pas une promesse faite à une amie? On s'incline devant la Reine. Le sourire scandaleux s'étire d'avantage alors que ses lèvres s'entoure pour laisser échapper un rire dépourvu de la moindre saveur. Elle approche son visage de celle qui la trahie, sans craindre cette proximité qui pourrait s'avérer menaçante. Tu es peut-être reine, Merle, mais tu n'es pas ma reine. Elle est incisive. Sa langue claque contre son palais, lui crachant cette vérité qu'elle aurait voulu toute autre. La régente s'éloigne, elle te file entre les doigts sans que tu ne puisses la retenir. La traîtresse se débarrasse de tout le luxe q'elle porte, redevenant peu à peu celle qu'elle a toujours connu... Cela ne suffit pas pour autant à briser le mur invisible qui s'est dressée entre les deux amies. Le soupire brise à nouveau le silence pesant, inhabituel entre elles. les propos de Merle font écho dans le cœur de la fille de l'eau, sans qu'elle ne parvienne à en comprendre la signification. Son visage se déforme en une moue dubitative alors qu'elle secoue du menton négativement, offrant un mouvement à son épaisse chevelure sombre. Je n'ai rien fais si ce n'est te suivre, toi, pour t'élever au rang de Reine. Je suis venue malgré la virulence que m'inspire ce roi des flammes, pour toi. Parce qu'elles étaient amies, Merle devait forcément connaître la haine qu'éprouvait la ténébreuse à l'égard cette famille impériale qu'elle ne reconnaissait pas. Et pour la première fois, l'obscure maîtresse des eaux détourne son regard de la princesse déchue. Quoi que j'ai pu faire pour te décevoir, tu m'as trahie, sans me demander la moindre explication. Tu as fais de moi ton ennemie, sans me donner la moindre chance de m'expliquer. Sa machoire se crispe alors que ses prunelles reviennent brutalement à la recherche du regard de la régente. Elle se redresse dévore la distance pour venir se planter face à elle. Mais prend garde petite reine, je possède toute les armes pour te faire descendre de ton trône. Des années de secrets et de confidences... Tu aurais dû réfléchir avant de te dresser contre moi.

La ténébreuse n'a pas le temps de réagir que la furieuse enfant des océans vient glisser ses doigts contre sa gorge, elle s'approprie son épiderme, brûlera peau glacée de la Wolffhart avec la chaleur de sa main haineuse. Elle la pousse, la repousse, furieusement contre le premier mur. L'ancienne bourgeoise se laisse faire, la bouche déformée par un rictus infâme qui n'a pas la moindre saveur. Elle rit, emprunte de douce folie, elle rit, ensevelie par la haine qu'elle voue à celle qu'elle a trop aimé. Son dos se heurte avec violence contre la paroi derrière elle, mais elle ne laisse pas entrevoir la douleur qui zèbre sa colonne vertébrale. Elle prend sur elle, l'enfant terrible, refusant d'offrir le spectacle auquel la prétendue reine aspire. Elle ne se débarrasse pas de son maudit sourire alors qu'elle laisse ses orbes se perdre dans le néant incommensurable des prunelles de son amie... De son ennemie. Réfléchis Hettie, réfléchis bien. Tu veux vraiment emprunter ce chemin ? Des menaces, dans mon palais, sous mon propre toit ? Je te pensais définitivement plus intelligente que ça. Elle rit, la sournoise, d'une rire insupportable. Si les doigts de sa rivale empêche l'air de parvenir à ses poumons, elle n'en montre rien, Hettie, bien trop fière pour laisser entrevoir qu'elle est touchée par les tentatives d'intimidation de l'usurpatrice. Et qui penses-tu que l'on croira, hein ? Une bourgeoise désireuse de vengeance et sans aucun titre, ou bien une Reine fraîchement élue, ayant le soutient de l'Empereur ? Ne te rends pas plus ridicule que tu ne l'es déjà. Indomptable, elle ne se laisse pas faire, l'obscure enfant, elle ne se laisse pas abattre par les tentatives avortée de cet oiseau de mauvaise augure... Oiseau qui relâche son emprise qu'elle a sur elle. Je pense que c'est toi qui aurait du réfléchir Hettie. Plutôt que de battre en retraite, Hettie s'avance, elle dévore la distance, approche son visage. Tu n'imagine pas à quel point j'ai réffléchis. pauvre petite chose. Profites de cette couronne, de ce palais, toutes ces choses que tu penses être à toi. Sa voix est un murmure, caressant, alors que sa main se soulève pour venir se glisser avec douceur contre celle de la Osanos. Ses doigts glissent avec aisance contre la peau douce de la beauté des sept mers, viennent se faufiler contre sa nuque, comme le ferait des amants. Profites, petite fille, car toutes ces belles choses ne sont pas à toi. Pas réellement. Tu le sais, je le sais, et tout ceux qui le suivent le sauront. Ma pauvre chérie, si moi, qui suit ton amie, ne te veut que du mal, imagine ce qu'il en est pour tout ses autres. Tu n'es qu'un pion de l'empereur... Suave, elle vient déposer ses lèvres contre la joue de la belle brune. J'aurais voulu que les choses soient autrement, mais tu ne me laisses pas le choix. Elle glisse, avec lenteur, s'écarte, sans jaamis lui tourner le dos, non jamais, elle ne fera pas cette erreur.