Le déshonneur. C'est ce que ses fils venaient d'apporter à la couronne d'Eartanera. Depuis son couronnement, le début de son règne n'avait pas été de tout repos. Les tensions grondaient de plus en plus, la décision de garder les enfants entre les mains de l'ennemi commençait à lui causer du tord. Mais qu'importe. Thomas était un roi désormais et il lui fallait prendre des décisions, qu'elle plaise ou non c'était ainsi qu'il voyait les choses. Pourtant depuis le retour de son second fils Adonis, qui n'était pas revenu les mains vides malheureusement. Les problèmes et les révélations s'enchaînaient. Wanda Oshun, une ennemie portait l'enfant d'un Griffith. La honte s'était abattu sur lui face à cette révélation. Comment est-ce qu'il avait pu lui faire ça ? Il avait ruminé, encore et encore cette révélation. Et cette Isaura Oshun présente dans sa demeure. Cette malédiction n'allait-elle jamais finir ? Allait-il être obligé de supporter toute sa vie la présence de cette famille dans sa vie. Un poison qu'il se chargerait d'éradiquer lui-même, mais par la bonne manière et non comme la fourberie qui était la marque de fabrique de la nation du feu ou plutôt de cette famille. Thomas était fièrement installé sur son trône, observant à travers la fenêtre le ciel qui s'assombrissait. La nuit allait bientôt tomber et l’électricité n'était toujours pas présente dans la capitale d'Eartanera.

L'avenir était radieux, dans son esprit il le voyait comme cela. Même si ses fils étaient décevants, même s'ils faisaient tout pour agacer le patriarche. L'avenir serait forcément radieux. Puisque Adonis n'était pas le seul fils récalcitrant et décevant. Oh non, il y avait l'aîné. Eros, celui qui aurait dû lui succéder, celui qui avait décidé de choisir la religion. Il observait toujours à travers la fenêtre, son regard était vide et pensif. Il réfléchissait. Dans sa main, une lettre. Une lettre qui venait d'apporter un poids de plus sur lui, sur la famille tout entière. Elvira Valaeris, traîtresse. Membre de la famille qui avait lâchement assassiné un enfant, membre d'une famille que Thomas voulait voir tomber et heureusement que la raison le possédait et que son cœur il ne l'était plus depuis longtemps. S'il l'avait écouté, il aurait fait la peau entière, il aurait exterminé jusqu'au dernier les assassins impitoyables d'Isaiah. Parce qu'il n'est jamais dans la demi mesure et qu'il a toujours fait les choses méthodiquement. Dans cette lettre, un échange passionné. Même un homme dont la foie était grande avait une faiblesse. Il aura fallu que cette faiblesse soit celle-ci. Les doutes étaient présents depuis un moment, mais ces derniers temps il n'avait pas vraiment eu le temps de s'en occuper. Désormais il avait le temps et pouvait prendre son fils entre quatre yeux pour le confronter. Il devait affronter la vérité, il n'avait pas le choix, car cette preuve était irréfutable. Thomas connaissait l'écriture de son fils et cette lettre prouvait de source sûr qu'elle venait de lui. Ce n'était pas un faussaire.

Son regard se perdait désormais sur les mots qui étaient écrits. Son poing serrait de plus en plus cette lettre qu'il avait envie de déchirer, de brûler. Mais il se devait d'être calme et de réagir comme un roi. La force brute ne devait pas attaquer tout de suite. « Votre Majesté, son Altesse Eros est devant la porte. » Thomas fit un signe d'approbation pour le faire rentrer. Il était en position de force, sur son trône, la couronne de granit posée sur sa tête. Il est vrai qu'il était intimidant et son regard à nouveau inquisiteur se posa rapidement sur le fils religieux. La lettre qu'il tenait était clairement mise en évidence pour qu'il comprenne et s'il n'avait pas encore compris où son père voulait en venir et bien il allait le faire, avec plaisir même. « Je n'ai pas envie de tergiverser plus longtemps. Je n'ai pas envie de tourner autour du pot pour te voir avouer. Je sais Eros, je sais tout. » Sa voix était forte et résonnait à nouveau entre les murs du château. Cette même voix caverneuse qu'il avait souvent entendu. La voix forte qui intimidé toujours ceux qui l'entendaient pour la première fois. « Toi et ton frère, vous semblez apprécier ternir le nom Griffith. Vous semblez aimer le salir et ce n'est pas tolérable. Nous sommes en temps de guerre. Il est sans doute important que je le précise à nouveau puisque vous n'avez pas l'air d'avoir compris. » Les mots étaient durs, tout comme le ton. Mais c'était nécessaire. Thomas fixait son fils, attendant une réaction une simple réaction de sa part. Qu'il tente piètrement de se justifier, de se dépatouiller de la honteuse situation dans laquelle il venait de se mettre tout seul. Qu'avait-il fait pour avoir un fils pareil ?