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Spoiler:

La guerre s’est terminée il y a déjà cinq ans. De retour à Greenstall après la fin de sa cinquième année à l’académie, l’adolescent joue avec son bracelet jaune en regardant la princesse – non, elle n’est plus princesse – Juliette Griffith qui marche dans les couloirs avec un fils dans ses bras, et l’autre qui la suit en buvant ses paroles. Elle est belle, Juliette Griffith. Elle a de longs cheveux bruns et un visage qui lui donne envie de sourire. Le garçon, âgé de presque seize ans, commence tout juste à connaître les affres des sentiments. Il regarde la noble tendre Isaiah a une domestique, et congédier Adonis pour qu’il aille voir son père. Les deux enfants sont ailleurs, et Juliette pose son regard sur le bâtard K’han. « Gareth, que fais-tu ici ? » La mère s’installe près de lui, sur le petit muret. « Rien, Ma Dame. » fait-il avec un léger sourire. « J’ai entendu dire que tu avais brillamment réussi tes examens. Si tu t’entraines correctement, tu pourras devenir l’adiutor d’un maître noble. L’empereur et sa femme n’en prendront pas, mon mari non plus, mais si tu es le premier de ta promotion, peut-être que j’envisagerai l’idée de prendre un adiutor. » Le visage de l’adolescent s’illumine. Avoir sa vie liée à celle de cette femme qui le fascine, pouvoir vivre à Greenstall, dans le palais des Griffith, c’était tout ce qu’il voulait. Rester auprès de sa mère, rester sur les terres qui l’on vu grandir. Il se lève du muret. « Dans ce cas, je serai le meilleure, Ma Dame. L’idée de rester ici, avec vous, me fera m’entrainer plus dur encore. » Elle sourit, la brune, et glissa sa main sur la joue de celui qu’elle voit comme un enfant, à peine plus âge que sa fille ainée. « Et veille sur Ariane, à l’académie. » il hoche la tête et la regarde s’éloigner.

Ses mains tremblent. Il frappe un mur, et les éclairs qui s’échappent de ses doigts détruisent une partie de la tapisserie. La brûle, et n’en laisse qu’un pan noirci et déchiré. Son regard glisse sur cette métaphore parfaite de l’état actuel de son coeur, tandis que son esprit travaille à toute vitesse. Gareth vient d’apprendre que le père de Khora est l’homme qu’il n’a jamais connu. Ses éclairs, habituellement parfaitement maitrisé, illuminent de temps à autres l’obscurité dans laquelle il est plongé. Dès qu’il a su, il est parti. Il s’est levé, il ne l’a pas embrassé, ne lui a rien dit, et est parti. C’est plus facile comme ça, de fuir. Le brun n’en est pas spécialement fier, mais c’était ça ou subir la difficulté de la séparation. Parler avec la blonde ne se serait aps fait sans quelques dommages collatéraux en plus à un coeur meurtri d’avoir déjà aimé deux femmes qui ne lui étaient pas destinés. Gareth souffle profondément, prend une grande inspiration et décide de quitter la chambre qu’il a rejoint en rentrant au palais. Alors qu’il se décide à aller marcher dans la capitale endormie, Juliette quitte sa chambre et l’apostrophe. « Gareth. Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure? Ne quitte pas le palais en pleine nuit, j’aimerais ne pas mourir dans mon sommeil parce qu’un brigand t’a ôté la vie dans une ruelle. » souffle-t-elle en s’approchant de lui. Gareth regarde la petite femme se planter devant lui. Elle a bien une tête et demi en moins que lui. Etonnant que son fils ainé soit si grand, alors qu’elle ne l’est pas. Gareth hausse les épaules, il est toujours plein de rage mais le dissimule comme il peu. Elle pose sa main sur son épaule et fronce les sourcils. « Allons discuter. » C’est une reine qui se tient devant lui, la reine d’Eartanera mais  Gareth se fiche de ce genre de préoccupations de maîtres. Les mêlés n’ont pas de nations, ils ne maitrisent pas les éléments et ils se fichent de savoir qui détient quelle couronne. Gareth recule. « Non, Juliette. Je vais bien, je t’assure. Et tu devrais savoir que le premier brigand venu n’est pas à même de me tuer. » il sourit doucement, et Juliette soupire. Elle sait qu’elle ne peut pas le retenir. Il fut une époque ou Gareth la suivait partout, et lui obéissait au doigt et à l’oeil. Et puis un jour, tout a changé. Elle ignore pourquoi, mais tout a changé.


Quand les premières bombes ont explosées, la première chose qu’il a fait a été de parer toutes les attaques dirigées vers Juliette avec son propre corps. Sa chemise est rapidement déchirée, mais il tient bon. Juliette, cette combattante émérite de la Grande Guerre, ne le laisse pas risquer sa peau pour elle. Elle maitrise la terre malgré l’interdiction, parce qu’ils ont déjà emmené l’impératrice loin. Elle hurle, cette mère. Elle hurle le prénom de ses enfants. Ariane. Eros. Adonis. Elle crie même après Isaiah, sans doute parce qu’elle a oublié qu’il était déjà mort. Gareth a le coeur brisé de la voir ainsi, et l’attire à l’abris. Des larmes coulent sous les yeux ambré de sa maîtresse. « Je vais les chercher. Tous les trois. » décide-t-il. Et même si il risque sa vie, leur vie, Juliette le laisse faire. La mère qu’elle est mourrait pour protéger les enfants qu’on ne lui a pas encore arracher. Bientôt, Thomas arrive et Gareth l’enjoint de rejoindre sa femme. Il lui promet de leur ramener leurs enfants, et le mêlé sort de son abris. Dehors, des éclairs déchirent le ciel et des bombes explosent encore. Des zones entières fument de chaleur, alors que d’autres ont l’air enfermées dans le gel provoqué par les rouges. Des coups de feu se font entendre, et Gareth a le sentiment que c’est la guerre à nouveau. Un garde le repousse. « Bon sang, K’han, rentrez là-dedans auprès de Mme Griffith ! » Le brun lui décoche un regard avant de se lancer dans le chaos. L’ingéniosité de l’attaque est signée verte, et seuls des oranges auraient pu outrepasser les sécurité mises en place. Ce sont les siens, les mêlés, qui ont organisés ça. Ce n’est pas la résistance. Le soldat qu’il est n’est pas dupe, mais il ne dira rien. Il sait qui c’est. Khora. Alors qu’il met à terre ses ennemis, que ses éclairs transpercent des coeurs et des corps, il oublie son objectif premier. Gareth se fiche des enfants Griffith, son subconscient fouille la foule à la recherche d’une blonde au sang aussi argent que ceux qu’il a promis de ramener à leurs parents. Nevenka. Ou est-elle, bon sang? La Valaeris était au festival, il l’a vue. Dans une robe dessinée pour attirer le regard, qui semblait peinte sur le corps de sirène de cette fille de l’air. Bientôt, les gardes reprennent le chaos en main, et Gareth s’éloigne de l’épicentre de l’attaque. C’est là qu’il l’entend, presque un murmure, un appel à l’aide. Gareth dégage quelques pierres et regrette de ne pas être un bleu pour y aller plus vite. Il y avait au moins déniché Ariane ou Eros, il aurait pu profiter de leur maîtrise de la terre. Mais tant pis, il se débrouillera avec ses bras. Bientôt, il apperçoit la tête de Neve et attrape sa main. Il tire sur son bras, conscient de lui faire mal mais c’est le seul moyen. Des larmes brouille la vue de la blonde, et sans réfléchir, il l’attire contre lui. Il tient toujours sa main dans la sienne, et son autre bras vient entourer les épaules frèles de la Valaeris. Elle tremble, et sanglotte doucement. Il n’en dira jamais rien, et elle le sait. Elle peut être qui elle veut à cet instant, alors que Gareth dissimule cette tornade aux yeux du monde.